Le dernier rapport du Collectif Urgence Toxida (CUT), sur le programme de réductions des risques, révèle plusieurs lacunes dans le programme d’échange de seringues nécessaire dans la lutte contre la transmission du virus du Sida, entre autres.

Bien que le service d’échange de seringues soit essentiel, il s’avère qu’il pourrait être amélioré davantage. Le rapport, sur la deuxième conférence du CUT, qui avait eu lieu en 2011, a été rendu public durant la troisième semaine de décembre 2012. Et le rapport fait ressortir les faiblesses de ce programme visant à réduire les risques de transmission du VIH Sida parmi la population des dépendants à la drogue.

Lors d’un atelier de travail, le groupe chargé de répertorier les lacunes dans le programme d’échange de seringues a fait ressortir que le risque de se faire arrêter pour possession de seringues, décourageait les usagers de drogues à s’engager dans le programme d’échange de seringues.

«Dans des cas où les centres d’échange de seringues se trouvent assez loin, les usagers de drogues gardent souvent leurs seringues sales dans le but de les retourner. Mais cette pratique les fait courir un danger d’arrestation», souligne ce rapport en recommandant que la police ne devrait pas avoir pour mandat d’arrêter une personne ayant une seringue vide.

Autre lacune dévoilée dans ce document, à trait au programme de distribution de méthadone lui-même. Le rapport met en lumière l’existence d’un trafic de méthadone au marché noir. «Bon nombre de toxicomanes se procurent de la méthadone sans être enregistrés aux centres de distribution». De plus, les horaires de distribution sont également jugés inconvénients, surtout pour ceux qui travaillent.

Toutefois, dans l’ensemble, même si CUT salue l’initiative gouvernementale de s’investir dans un programme d’échange de seringues, le collectif plaide pour une approche globale vers la réduction des risques. Une approche qui inclue le soutien psychologique, un débat fructueux sur le fléau de la drogue impliquant tous les partenaires. Mais avant tout, le collectif souhaite que les personnes concernées par ces programmes de réduction des risques soient amenées à participer dans les efforts faits en vue de les aider. D’ailleurs, le thème de la deuxième conférence était «Towards a Client-Centred Approach».