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Rapports sur la situation économique : une série noire

7 juillet 2013, 18:04

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Rapports sur la situation économique : une série noire

5 700 chômeurs de plus qu’2012, des indicateurs de confiance qui virent au rouge, la croissance revue à la baisse… Et, cette semaine, un classement de Business Publications des Top 100 Companies soulignant que les profits sont en baisse de 8,8 % pour ces compagnies-là. L’optimisme est loin d’être de mise quant à la situation économique.

 
De nombreux rapports sur la situation économique émis fin juin, début juillet sont loin d’afficher des conclusions optimistes. D abord, il y a les derniers chiffres de Statistics Mauritius qui estime la croissance économique du pays à 3,3 % pour cette année, alors qu’en mars, elle se chiffrait à 3,5 %. Cela, notamment en raison d’une décroissance dans le secteur de la construction, soit  7,7 % cette année, contre 3 % en 2012. 
 
«Au rythme où vont les choses, le pire est à craindre. Il faudra très certainement s’attendre à des icenciements d’ici à décembre», prévient Anwar Ramdin, président de la Building  and Civil Engineering Contractors Association (BACECA). Les National Accounts, publiés la semaine dernière par Statistics Mauritius, attribuent cette contraction à l’achèvement des projets majeurs tels que l’extension de l’aéroport, les centres commerciaux et le rééchelonnement des projets de décongestion routière l’année dernière. Il faut ajouter à cela, indique le président de la BACECA, le ralentissement de l’investissement privé, les effets de la crise économique internationale sur divers secteurs à Maurice et la concurrence des  compagnies chinoises. 
 
Du côté de la Chambre de commerce et d’industrie également, c’est le pessimisme. Le MCCI Business Confidence Indicator, rendu public jeudi 27 juin dernier, révèle que l’indice a perdu 4, 1 points (4,5 %) pour la période s’étalant entre avril et juin de cette année. Il s’établit désormais à 87,5 points, soit une estimation nettement inférieure à la moyenne de long terme de 100 points de base. Cette enquête trimestrielle de conjoncture a été effectuée entre le 3 et le 17 juin. 
 
C’est le secteur manufacturier qui enregistre la plus forte baisse, soit 5,7 %, pour le deuxième trimestre. Tandis qu’au niveau des services, une baisse de 4,3 % est enregistrée pour ce trimestre. L’indice de confiance pique du nez, après la forte augmentation de 7 % au trimestre dernier. Ce secteur englobe 70 % de notre produit intérieur brut, et cela, de manière transversale allant du tourisme aux activités liées à l’externalisation, précise le rapport de la MCCI. Le mood morose inquiète. Le secteur du commerce affiche aussi une courbe descendante. La hausse d’environ 5 % au trimestre dernier a chuté pour atteindre les 3,6 % ce trimestre. La compensation salariale dans le secteur public n’a pas eu l’effet escompté. Anticipation : détérioration des affaires dans les prochains mois. 
 
D’autre part, une baisse des investissements est prévue. 30 % des sondés prévoient une réduction de leurs investissements pour les 12 prochains mois, contre 18 % des entreprises qui annoncent l’inverse. Alors que certaines entreprises procéderont à des licenciements, en raison de la baisse de leurs chiffres d’affaires ou le besoin urgent de restructuration. 
 
Cela, dans un contexte où déjà, le début d’année a été difficile pour les demandeurs d’emplois. Le pays comptait, pour le 1er trimestre, 52 500 chômeurs, soit 5 700 de plus la même période en 2012. Le taux de chômage enregistré se chiffre à 8,7 %, contre 8 % à pareille époque, l’année dernière, démontre le rapport publié par Statistics Mauritius. Pour 2013, les prévisions sont que le chômage connaîtra une hausse de 0,2 %, passant de 8,1 % en 2012 à 8,3 %. «C’est un peu ce que l’on craignait en début d’année», déclare Vishal Ragoobur, Head of Economics à la Mauritius Employers’ Federation (MEF). Cette hausse du chômage est due, selon l’économiste, au «ralentissement de l’économie et à une croissance relativement faible». Du coup, certaines entreprises revoient leur politique de recrutement, surtout pour le remplacement de ceux qui partent à la retraite. «Les sociétés ont tendance à opter pour l’optimisation des ressources. Elles augmentent ainsi leur productivité et sont plus efficientes», explique Vishal Ragoobur. 
 
En effet, selon le classement Top 100 Companies, établi par Business Publications Ltd et rendu public lundi 1er juillet, des profits des 100 meilleures compagnies du pays, ils ont accusé une baisse de 8,8 % pour atteindre Rs 21 milliards en 2013, contre Rs 23 milliards en 2011. Toutefois, une dizaine de compagnies figurant dans le Top 100 ont réalisé des bénéfices supérieurs à Rs 1 milliard.
 
Tandis que, comme l’année dernière, c’est GML qui se hisse sur la plus haute marche du podium. Le chiffre d’affaires du groupe atteint Rs 27,6 milliards, contre Rs 26,9 milliards l’année dernière, soit une hausse de 2,6 %. Le résultat d’un travail de fourmis, commente Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer du groupe Mon Loisir.