Sur la photo. Marc Ravalomanana encadré de Jacques Sylla (à g.), président de l’Assemblée nationale et de Charles Rabemananjara, Prémier Ministre de Magadascar.

La situation n’évolue pas à Madagascar. Marc Ravalomanana réaffirme qu’il est toujours chef de l’Etat. Il se fait remplacer au sommet de l’Union Africaine en Ethiopie et demande aux malgaches de reprendre le travail lundi 2 février. Le maire de Tana, lui appelle à un rassemblement le même jour.

A ce matin, dimanche 1 février, l’annonce du maire de Tana, à l’effet qu’il était le dirigeant de Madagascar semble n’avoir été qu’un coup d’éclat verbal. A la fin du rassemblement, d’hier samedi 31 janvier, les partisans du maire se sont dispersés dans le calme et Andry Rajoelina est rentré chez lui. De son côté, le Président de la République, Marc Ravalomanana, qui était à Nosy Be dans le cadre de sa tournée dans les provinces est rentré dans la capitale, hier soir.

Dans une déclaration à la presse, Marc Ravalomanana a tenu à préciser qu’il était toujours le Président de la République malgache. Il a choisi l’ironie pour répondre à la déclaration faite par Andry Rajoelina, dans la journée, sur la Place du 13 mai. « Il y a plus de 1 500 maires à Madagascar. Que se passerait-il, si tous se mettaient à faire pareilles déclarations ? », a-t-il déclaré.

Il a ajouté, comme pour rappeler que c’est lui le chef de l’Etat, que le travail reprend normalement, lundi 2 février.  Andry Rajoelina avait, lors de son meeting dans la matinée du samedi 31 janvier demandé aux fonctionnaires de garder les ministères fermés lundi.

Faisant preuve d’un calme étonnant, Marc Ravalomanana a laissé entendre que le ministère de la Justice se penchera les déclarations du Maire de Tana. Il semblerait qu’il n’y avait aucune directive donnée aux forces de police pour interroger Andry Rajoelina, à samedi soir.

Par la suite, Ravalomanana a présidé, dans la soirée même, à un conseil de ministres. Il en ressort, entre autres, que le Premier ministre Charles Rabemananjara  représentera le Président de la République malgache au sommet de l’Union Africaine, à Addis Abeba (Ethiopie), à partir de ce dimanche 1 février. De son côté, la commission de l’Union Africaine a fait savoir, par la voix de son président Jean Ping, qu’elle condamnait tout changement de gouvernement qui serait anticonstitutionnel.  

Sur le terrain la situation demeure calme, tant dans la capitale que dans les provinces. Pour leur part, les diplomates et la Fédération des Eglises chrétiennes (FFKM) poursuivent leurs efforts pour trouver une issue négociée au bras de fer impliquant le maire de Tana et le Président de la République. Une réunion des ambassadeurs est prévue ce soir dimanche 1 février.

Andry Rajoelina, lui, a appelé à un rassemblement de ses partisans à la Place du 13 mai, demain, lundi 2 février dans la matinée. Il serait intéressant de voir la réaction de la population et celle du pouvoir officiel, lundi matin.

Jrme BOULLE