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Reetoo Banarsee: Il a changé de vie en Angleterre

31 décembre 2008, 01:00

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Reetoo Banarsee: Il a changé de vie en Angleterre

Il était à la Special Mobile Force (SMF). Il est aujourd’hui directeur de la «Welfare Research Network/Applied Research Unit», à l’Imperial College de Londres.

C’est le parcours de Reetoo Banarsee, âgée de 60 ans. C’est en 1970 qu’il quitte le pays. «Je voulais voir le monde», confie-t-il. Il a alors 21 ans. Celui qui ouvre l’horizon de ses attentes s’appelle Sylvio Paratian. Celui-ci était Platoon Commander à la SMF. «C’est ainsi que j’ai pris le pari de partir», explique Reetoo Banarsee.

Celui-ci fréquentait le Trinity College de Port-Louis, où il vivait aussi. Sa jeunesse, il la passera comme tous les jeunes Mauriciens. Sauf qu’étant parenté aux Boolell et ayant passé du temps avec les Bissoondoyal également, il s’engagera en politique. Mais l’aventure n’est pas de longue durée. Reetoo Banarsee a d’autres aspirations. Il veut réussir ailleurs. Il quitte donc Maurice et arrive à Londres sans le moindre sou. «A cette époque, c’était différent en Angleterre. Il y avait peu d’étrangers. Il fallait quand même lutter pour survivre. J’ai commencé à étudier les mathématiques mais finalement j’ai dû renoncer car j’étais sans argent», se remémore-t-il.

Il ne baissera pas pour autant les bras. Il continue à travailler et reprend l’aventure universitaire. Aujourd’hui, le résultat est éloquent: un Masters in Business Administration à l’Elective Harvard University en 1990, un M.Sc Research obtenu en 1988, un Post Graduate Certificate in Education en 1984 et un B.Sc Honours en Psychologie en 1979.

Parallèlement à ses études, Reetoo Banarsee a fait plein de petits boulots. Aujourd’hui, en tant que responsable de la«Welfare Research Network/Applied Research Unit», il gère la région ouest de Londres, qui compte quelque 6 millions d’habitants.

Cet itinéraire a surtout confirmé le sens d’appartenance de Reetoo Banarsee à son île natale. «Je suis Mauricien à 100%. J’étais triste de quitter Maurice. Aujourd’hui, je la retrouve avec une grande joie. Je suis parti parce que je voulais faire quelque chose de ma vie. Mais comme on le dit: vous pouvez quitter Maurice mais Maurice ne vous quittera jamais. Je suis avant tout un Mauricien avant d’être un expatrié», insiste Reetoo Banarsee.

«A chaque fois que je viens, je constate que tout a changé. Mais je sais aussi que rien n’a changé. A chaque visite, je vais loin des sites comme Grand-Baie ou Péreybère. Je suis interpellé par les gens du terroir», précise-t-il. En fait, il va à la rencontre de ces personnes qui ont des problèmes d’intégration lorsque le train du développement passe sans s’arrêter pour les prendre.

«Je vais à la rencontre de ces gens. Car ils me permettent de retrouver cette île que j’ai quittée. Maurice est devenu un pays des touristes. Alors, moi, je fais le choix d’aller vers l’authentique village mauricien», fait-il ressortir.
C’est ce regard que Reetoo Banarsee promène sur Maurice lorsqu’il flâne dans les rues et ruelles des villages. Il y respire l’air d’une île qu’il a jadis connue. Une île qui se perd. Une île qui s’est retrouvée autrement. Cette île là est une magie infinie…

Nazim ESOOF