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Renald Antoinette, qui faisait vibrer le cœur du Norvégien moyen au rythme de son violon

19 février 2012, 00:00

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Renald Antoinette, qui faisait vibrer le cœur du Norvégien moyen au rythme de son violon

Autodidacte, cet ancien musicien de l’orchestre de la police avait toutes les qualités pour faire carrière dans un orchestre philharmonique de renom international. Il a choisi la voie qui lui convenait.

La dernière visite qu’il a effectuée dans son pays natal date de 1994 soit après trente-deux ans d’absence. Aujourd’hui, son téléphone résidentiel ne répond plus, du moins pas aussi spontanément comme c’était le cas auparavant. Ses proches à Maurice peinent à retrouver ses traces. On a une toute petite idée où il pourrait bien être. Pas plus.

C’est ainsi qu’a voulu vivre Renald Antoinette. Une vie de liberté. Une vie d’artiste qui ne s’épanouit que dans un don total de soi à sa passion et son art. Cette liberté qui vous pousse à faire non pas ce que les autres attendent de vous mais ce que votre for intérieur vous ordonne librement de faire.

Le nom de Renald Antoinette pourrait ne rien dire à de nombreux Mauriciens. Mais pas pour ceux de sa génération et surtout pas pour les Norvégiens.

Ce n’est pas un hasard que tout récemment lui rendant hommage Philippe Gentil, père de l’hymne national aux côtés du poète Jean Georges Prosper, disait de Renald Antoinette qu’il est un des meilleurs violonistes que Maurice ait connus.
Renald Antoinette aurait bien pu se contenter d’une confortable carrière au sein d’un orchestre philharmonique de renom international. Son itinéraire l’y prédisposait. Après un séjour en Angleterre, il décide de ne pas réintégrer l’orchestre de la police où il était affecté. Le voici employé à temps partiel au sein du Royal Philharmonic de Londres.

Il jouera ensuite à l’orchestre philharmonique de Cardiff, Pays des Galles, et au Royal Ballet de Londres, à l’orchestre, à l’opéra et au ballet de Glasgow en Ecosse. De retour à Londres, il est attaché au London Concert Orchestra. Ensuite, il fait partie d’une troupe de musiciens anglais invités pour jouer dans l’orchestre du Shah d’Iran.

Mais il était écrit que c’est en Norvège que Renald Antoinette allait définitivement jeter l’ancre. De retour en Angleterre, il reçoit une réponse favorable de la Norsk Opera de ce pays à la suite d’une demande d’embauche, faite quatre ans auparavant.

Ceci explique peut-être cela. Renald Antoinette est un autodidacte. C’est par pur hasard qu’il est devenu musicien. C’est en suivant les traces de sa sœur Claudette dans ses rendez-vous musicaux qu’il a attrapé le virus.

Deux jours après la mort de celle-ci, il décide qu’il lui fallait apprendre à jouer du violon. Il s’y est s’initié lui-même par lui-même à partir d’un livre. Il considère son aisance à maîtriser cet instrument de musique comme un don divin. C’est sans doute pour cette raison qu’il s’est senti investi d’une mission, celle de faire profiter au plus grand nombre son talent inestimable.