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REPORTAGE. Windsurf et kitesurf, l’obsession du vent
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REPORTAGE. Windsurf et kitesurf, l’obsession du vent
Pendant que certains sortent blousons, bonnets, écharpes et frissonnent sous la couette maudissant l’arrivée de l’hiver, d’autres s’enhardissent à l’idée de braver le vent et les vagues en mer. Voici venu l’époque bénie des Windsurfers et des Kitesurfers.
Taux d’adrénaline au maximum pour eux en ce moment. Ils carburent aux belles vagues et sont de véritables obsédés du vent. Que voulez-vous, pendant l’été il n’y a pas de vent… alors à chacun son tour de prendre son pied dans l’eau tout compte fait !
Et samedi dernier, lors du Dalbert Speed Challenge de Pointe d’Esny, le moins qu’on puisse dire c’est que nos amis se sont fait plaisir avec des conditions optimales pour exceller dans leur sport.
Il est 13h15 lorsque les pros de la vague s’élancent au départ d’une course de vitesse qui n’a sa raison d’être que si elle est bien orientée dans le sens du vent. Comme vous allez le voir, tout dépend de lui, le vent, dans cette discipline sportive particulière.
Nous prenons place à bord d’un Speedboat, piloté par Maurice Bonieux, accompagné de Vincent Harel. Nous voilà postés au cœur de la course, qui marque l’ouverture de la saison de windsurf et de kitesurf. La vue est imprenable, dominée par le fascinant vert émeraude du lagon.
Les pronostics vont bon train. Florian Betuel, de la Mauritius Yachting Association (MYA), prévoit une course très serrée : « Il y aura beaucoup de plaisir. C’est la rentrée. Ils vont s’amuser dans l’eau. Il y a pas mal de participants et de bons athlètes. Ça va être serré… »
Pour la photographe Natasha Smith, ceux qui jouent ‘home’, du club de Pointe d’Esny, auront véritablement un avantage sur les autres, contrairement à ceux venus du Morne par exemple. Natasha prévoit un tiercé Fabrice Leclézio, Jean François Ulcoq, Christopher Tyack (et ne sera pas loin du compte…)
Les caprices du vent
Tout le monde est sur le qui-vive, guettant le départ. C’est un étonnant ballet de kites qui envahit le ciel. Ca papillonne de partout. Les couleurs s’entrechoquent dans un mélange plutôt rock and roll. A la surface de l’eau, les Windsurfers fourbissent les armes, prêts à attaquer…
On nous demande de nous accrocher car notre bateau va démarrer à vive allure. C’est lui, en effet, qui coupe la ligne de départ en guise de signal du début de la course pour tous les participants. C’est parti ! On s’agrippe à ce qu’on peut… Un festival improbable débute, entre pros de la vague qui se battent pour le podium et débutants lambda avides de sensations fortes, venus titiller un ami, un voisin, ou juste pour s’amuser…
Mais bien avant cela, il fallait préparer la course. Qui dépendait de qui ? Je vous le donne en mille… le vent pardi ! Maurice Bonieux nous emmène près des récifs pour déposer la première bouée, puis une deuxième, trois kilomètres plus loin, près de l’île aux Aigrettes. Ca y est le parcours est délimité.
Enfin, c’est ce qu’on croyait… Il a en effet fallu revenir en arrière et changer la première bouée puisque le vent venait de tourner. Ah, les caprices de Dame Nature ! Heureusement que nos amis connaissent le plan d’eau comme leur poche pour effectuer les précieux réglages de dernière minute.
Mais revenons-en à la course. Après le départ à Dalbair, près d’une épave, nous démarrons près des récifs, pour un périple dans le lagon de l’île aux Aigrettes jusqu’à la première bouée. Cinq allers retours plus tard, soit après avoir parcouru une distance de 30 km, les participants franchissent la ligne d’arrivée. Epuisés mais soulagés.
Les plus rapides réalisent le parcours en 40 minutes, les plus lents en 50 minutes. Samedi dernier, ce sont les Windsurfers qui l’ont emporté. On nous explique que les Kiters sont moins rapides quand il y a du ‘clapeau’ dans l’eau, causé par le vent.
Au cours de cette épreuve, très physique, le vent a bougé vers le nord ce qui a contraint les participants à se diriger vers le milieu du lagon, entre l’île aux Aigrettes et La Passe de Vieux Grand Port. On aura assisté à un beau challenge entre Fabrice Leclézio, le vainqueur, et Jean François Ulcoq pour la première place. Mais le temps magnifique et le fait qu’il y ait eu beaucoup de vent a donné une très belle course, très appréciée des athlètes. Même si certaines chutes ont été dures à surmonter en fin d’épreuve…
Island to Island Crossing, 20 ans plus tard…
Christopher Tyack a la banane : « Les conditions étaient top. C’est un ‘get together’ très réussi ou il était question de se revoir, sans pression, pour une grosse balade. Le but principal était que tout le monde s’amuse. J’en profite pour saluer le Club Nautique de Pointe d’Esny, qui nous a accueilli, le Boating and Sailing Equipment (BSE) et Rentacolor pour la musique ».
Christopher est en revanche un peu moins satisfait de sa prestation personnelle en course : « J’ai raté mon départ », rigole-t-il. « Je me suis rattrapé en profitant des erreurs tactiques des frères Lacoste pour remonter à la 4e place. Je ne pouvais pas faire plus ! (rires) Félicitations à Fabrice Leclézio qui confirme qu’il est bien le meilleur. Sinon, on voit ce qu’il nous manque physiquement pour la grosse course à venir début Aout, qui fera parti des épreuves reine du championnat de Windsurf l’océan indien, un speed Crossing de malade entre l’île aux Aigrettes et l’île aux Cerfs. Ce sera une grosse course d’endurance de 40 km. Ça fait 20 ans qu’on n’a plus fait cette course faute de moyens. Mais grâce à la MTPA, la MYA et le National Coast Guard ce sera possible.»
Un parcours titanesque qui ne devrait pas échauder nos amis surfeurs, locaux et étrangers, et qui verra la présence (grace à l’aide de la MTPA) de la Française Delphine Cousin, vice-championne du monde et championne de France, du champion de France Antoine Questel et aussi ceux de l’Australie et de l’Afrique du sud.
Prochaine étape ? Le 20 juillet avec le Pointe d’Esny Crossing, qui se veut être une fête de la voile ouverte à tous, avec windsurfers, kitesurfers et même des catamarans, organisé par le Club Nautique de Pointe d’Esny. Vous aimez le vent vous aussi ? Jetez-vous à l’eau…
Azmaal Hydoo
(Article paru dans Lékip du vendredi 28 juin 2013)
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