Ses traits sont creusés. Son regard vide. Des années de galère ont laissé des traces sur le visage de Soondelly Nallee, que nous avons rencontrée au bureau de la sécurité sociale de Mahébourg.

Cette mère courage est actuellement hébergée par une vieille dame qui a daigné lui accorder l’hospitalité. Parmi ses sept enfants «enn sel viv avek mwa. Lezotsakenn dan enn plas. Enakot mo ser, ena kot lot fami». Cela, parce que la maison dont elle est propriétaire, sise à Riambel, est en piteux état. Et qu’elle n’a pas les moyens de la faire réparer…

«Je touche une pension pour mes enfants», expliqueSoondelly Nallee. Mais parles temps qui courent, celane suffit guère. Pour arrondirles fins de mois, elle faitde petits boulots à droiteet à gauche. Mais cela nesuffit guère. Impossible,dans ce cas, de trouver del’argent pour réparer la maisonqu’elle possède à la citéEDC de Riambel.«Mo ena enn lakaz me mo bizin ress kot dimounn»,déplore Soondelly Nallee.«Ena enn garson inn al res laba. Linn recouver letwa ek enn prela…»

La maison, en fait, «inn pourri net. Tou so tol la inn pourri, li koule ek so bann pano en labestos la inn fi nie kas-kasse», explique SoondellyNallee. Résultat : lesmeubles qui se trouventà l’intérieur ont tousété abîmés.

Pour tenter de la rendre habitable, la mère de famille s’est pourtant tournée vers le Trust Fund mis en place pour les gens qui sont dans la même situation qu’elle. Mais des années après, elle ne voit toujours rien venir. «Mo pe atann mem. Ena dimounninn fer demars apremoi inn gagne me mwa toukou banla dir mo dossier avecenn lot dimounn ou bien officier la fi ni transfer», se lamente Soondelly Nallee.

Elle en appelle désormais à la solidarité des Mauriciens et aux autorités. «Toutce que je souhaite, c’est pouvoirvivre décemment avec mes enfants.Mo pas deman boukou,o moin enn ti lakaz en tol…»