Fraîchement nommé à la vice-présidence du gouvernement de transition malgache, Roland Ratsiraka demande aux investisseurs mauriciens d’avoir foi en Madagascar. Les élections auront, elles, lieu entre avril et novembre 2010, après des mois de tension.

Il a tenu un point de presse, ce lundi 19 octobre à Port-Louis, pour expliquer les grands axes de sa stratégie.
Selon lui, des jours meilleurs sont à venir. Il affirme aussi que tout est fait pour que le pays redevienne stable. «Le gouvernement de transition travaille sur la nouvelle Constitution qui sera la base de la quatrième République de Madagascar», explique-t-il. Un Etat de droit qui respectera les droits humains qui, selon lui, ont été bafoués durant les sept dernières années où Marc Ravalomanana était au pouvoir.

«Le pays s’est appauvri sous son régime. Le coût de la vie a également augmenté de plus de 100%. Et c’est cet état des choses qui a contraint le peuple à descendre dans la rue», avance-t-il. Toutefois, il déplore le fait que des manifestants aient perdu la vie dans les rixes de février dernier. «Il y a des corps qui n’ont toujours pas été retrouvés», s’indigne Roland Ratsiraka.

Par ailleurs, la rencontre au sommet des quatre mouvances à Genève n’a pas eu lieu, ce week-end, en raison du refus de Marc Ravalomanana d’y assister. Elle a été reportée sine die et dans un pays africain à une date encore à définir. «Selon nos informations, la rencontre aura lieu en Angola et si Ravalomanana s’absente à nouveau, il sera exclu de toutes les négociations», informe Roland Ratsiraka.

L’attitude de Marc Ravalomanana est décrite comme étant capricieuse. Mais, sa présence est importante pour que les accords de Maputo soient enfin effectifs. Par ailleurs, Roland Ratsiraka précise également que le gouvernement de transition, conformément aux accords de Maputo, sera bientôt mis en place et que les élections auront lieu entre avril et novembre 2010, comme le souhaite la communauté internationale. «Le gouvernement sera bientôt formé. La répartition des postes pose pour l’instant un problème. Il existe 258 sièges qui doivent être répartis entre les quatre mouvances», précise Ratsiraka.

Il n’est pas exclu que Roland Ratsiraka se présente aux élections de 2010. Et il compte également créer sa propre radio. Il aura face à lui plusieurs potentiels candidats qui font également partie du gouvernement de transition. Une situation qui risque de créer des tensions, une rivalité au sein d’un pays qui peine à trouver une stabilité face à cette guerre de pouvoir omniprésente, surtout avec les jeunes loups de la scène politique qui se préparent à entrer dans l’arène. La tension et la rivalité n’arrangeront pas les choses à Madagascar et il sera dur de trouver un équilibre social quand les dirigeants du gouvernement de transition amorcent leur campagne électorale.