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Royaume-Uni : Le gouvernement de coalition plongé dans la discorde
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Royaume-Uni : Le gouvernement de coalition plongé dans la discorde
Rien ne va plus entre conservateurs et libéraux-démocrates. Les deux partis au pouvoir au Royaume-Uni connaissent leur dispute la plus importante depuis la formation de la coalition, en mai 2010.
Dernier épisode en date, les lib-dem ont annoncé, lundi 6 août, qu''''ils s''opposeraient au redécoupage des circonscriptions électorales qui devait favoriser les tories. "Une partie de notre contrat []]de coalition] a été brisée", accuse Nick Clegg, vice-premier ministre et leader du parti. La cause de la discorde ? L''échec de la réforme de la Chambre des lords (PHOTO) , qui était l''une des grandes revendications des libéraux-démocrates et qui n''a pu aboutir, en raison de la rébellion d''une centaine de députés conservateurs.
L''impossible réforme de la Chambre Haute britannique traîne depuis presque un siècle. Malgré d''importantes modifications réalisées pendant les mandats de Tony Blair (1997-2007), elle demeure aujourd''hui encore une étrangeté démocratique : une centaine de pairs héréditaires y siègent, de même que les évêques anglicans, et personne n''y a jamais été élu. Les lib-dem avaient promis depuis longtemps de la transformer en une chambre haute élue, et leur arrivée au pouvoir par le truchement d''une coalition était pour eux une chance inespérée d''atteindre leur objectif.
La vengeance des lib-dem
 
C''était sans compter l''opposition de députés conservateurs, qui a fini par aboutir, le 10 juillet, au retrait in extremis du projet de loi. Depuis, M. Clegg tente d''arracher un compromis. En vain. Lundi, il a finalement renoncé et admis sa défaite. Mais il a décidé de déterrer la hache de guerre.
"Mon parti est lié par un contrat []]de coalition] qui nous oblige à voter pour des choses que nous trouvons parfois difficiles. Les libéraux-démocrates ont prouvé qu''ils étaient un parti de gouvernement compétent et mature. (...) Clairement, je ne peux pas permettre aux rebelles conservateurs de choisir les parties du contrat qu''ils aiment, tandis que les députés libéraux-démocrates sont tenus par l''intégralité du contrat."
Et c''est donc sur la mécanique complexe du redécoupage électoral que portera la vengeance des lib-dem. Les conservateurs devaient être les grands gagnants de cette modification des frontières des circonscriptions, censé rééquilibrer un système qui favorise actuellement les travaillistes. Au passage, cependant, cette opposition au projet de loi – qui devait être voté dans les mois à venir – va soulager de nombreux députés lib-dem : près du quart d''entre eux risquaient de perdre le siège dans l''exercice.
Enterrer la querelle
Ce désaccord annonce-t-il le début de la fin de la coalition ? La plupart des analystes politiques ne le pensent pas. Faire une telle annonce en plein mois d''août, pendant les Jeux olympiques, quand tous les regards sont tournés vers les exploits des athlètes britanniques, et alors que le parlement est en vacances, ressemble fort à un bon moyen d''enterrer la querelle. De plus, la question de la réforme de la Chambre des lords ne passionne guère les foules. Enfin, et surtout, les lib-dem sont au plus bas dans les sondages, et des élections anticipées pourraient être catastrophiques pour eux.
D''ailleurs, M. Clegg semble exclure de lui-même un retrait de la coalition. Il affirme que son action auprès des conservateurs permet de contribuer à une société plus juste : "Nous allons continuer ce travail essentiel", affirme-t-il. Le mariage de raison entre les deux partis devrait survivre à cette dispute, mais les deux conjoints se supportent de moins en moins bien.
Eric Albert/Le Monde.fr
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