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Rughooputh dénonce, l’UoM le blâme
18 août 2013, 12:02
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Rughooputh dénonce, l’UoM le blâme
Un exercice de recrutement relancé ; les Rs 950 000 décaissées pour la participation à un tournoi de foot... Peu après son licenciement de l’université de Maurice, Ramesh Rughooputh, mettait en garde contre ces pratiques. La version est toute autre du côté de l’université de Maurice…
Il expliquait son licenciement de l’université de Maurice (UoM) notamment par le fait que des recrutements sont à venir. Dans un entretien à l’express, Ramesh Rughooputh, révoqué en tant que vice-chancelier le 5 août dernier, soutenait que «l’université s’apprête à embaucher une armée de nouvelles têtes, dont deux pro-vice-chanceliers. Jeetah et Jugessur savent que je ne suis pas la personne idéale pour sélectionner les petits copains». Or, l’université vient justement de relancer l’appel à candidatures pour le poste de Pro-Vice-Chancellor...
Du côté de l’UoM, l’on souligne que les postulants ont été trop peu nombreux à faire acte de candidature la première fois. Cela, en raison de la personnalité «repoussante» de l’ancien vice-chancelier, soutiennent des sources proches du dossier. Ramesh Rughooputh, lui, dit avoir quelques soupçons sur les véritables raisons derrière le renouvellement de cet exercice…
«Il y a eu un bon response pour ce poste, mais je ne suis pas autorisé à en dire plus», déclare-t-il. Et d’ajouter : «J’ai des principes, c’est pour cela que je ne suis plus en poste !» Ramesh Rughooputh trouve également «étrange» qu’un seul des deux postes de Pro-Vice-Chancellor n’a pas trouvé preneur. «Si les gens voulaient vraiment éviter de travailler avec Rughooputh, le poste de Pro-Vice-Chancellor Academia n’aurait pas non plus intéressé grand monde !»
«Avec Rughooputh à la tête, beaucoup n’étaient pas intéressés. Il fallait une motivation spéciale pour envoyer son dossier. À ma connaissance, aucun des lecturers de l’université n’était intéressé. Le problème ne s’est pas posé avec le poste de Pro-Vice-Chancellor Academia. C’est parce que celui qui occupe ce poste devient VC par intérim, donc le numéro un quand le VC est absent», explique-t-on cependant du côté du campus.
La hiérarchie hésite toutefois à mettre cette explication en avant de manière officielle, préférant laisser courir les rumeurs dans les coulisses.
Soodursun Jugessur, le Pro-Chancellor de l’UoM, accueille la question sur Rughooputh avec un petit gloussement. Il choisit de ne pas confirmer ni infirmer l’explication. «Nous procédons à un nouvel exercice parce qu’il n’y a pas eu assez de response. Nous souhaitons également qu’il y ait plus de participation d’étrangers.»
Le Pr. Toolseeram Ramjeawon, VC par intérim, souligne pour sa part que pour mettre toutes les chances de son côté, l’UoM a opté pour une politique d’annonce internationale. «Pour le précédent exercice, nous avons placé des adverts surtout à travers les réseaux des universités du Commonwealth. Cette fois, nous avons élargi le rayon à travers différentes agences», confie-t-il.
Mais en ce qu’il s’agit du VC par intérim, parmi une de ses premières décisions prise une semaine après sa nomination figure une requête à laquelle refusait d’accéder son prédécesseur : il a décaissé Rs 950 000 pour que des étudiants puissent participer à un tournoi de football en Afrique du Sud. Ce qu’a refusé de faire Ramesh Rughooputh, s’attirant par là les foudres de nombreux étudiants. «Est-ce la vocation de l’université de dépenser autant d’argent dans un tournoi de football ? Je veux bien financer un projet à hauteur d’un million, mais pas pour une vingtaine d’étudiants alors que l’université en compte 13 000 !» faisait notamment valoir le VC licencié.
Soodursun Jugessur, le Pro-Chancellor de l’UoM, a, lui, une lecture différente face à ce déboursement. «Nous, notre devoir en tant qu’université est d’exposer nos étudiants au contexte international. Rughooputh n’a pas discuté avec ces étudiants avant de prendre sa décision. C’est sa méthode de gestion qui était contestée. D’ailleurs, les étudiants contribuent à un fonds pour leur développement et le sport. Les étudiants y contribuent Rs 850 annuellement. Ce programme d’échange est très important afin de faire connaître l’université internationalement», explique-t-il.
A l’argument que décaisser autant d’argent uniquement pour une vingtaine d’étudiants était futile, le pro-chancelier rétorque que ces étudiants-là vont représenter tous les étudiants de l’université et visiter d’autres établissements d’enseignement supérieur pour sonder les possibilités d’un programme d’échanges entre étudiants. «Rughooputh avait déjà décidé que la somme était trop importante et il s’est confiné à cet argument-là. Ce qui a créé une certaine frustration parmi les étudiants. »
Sauf que, d’un autre côté, à l’université de Maurice, les académiciens, eux-même le reconnaissent : le manque de projets ayant trait à la recherche est un mal qui gangrène l’université de Maurice (UoM). Ce qui fait défaut, selon eux, c’est le manque «d’incitation ». Mais aussi et surtout un manque de fonds…
«Le budget alloué à la recherche devrait augmenter avec la restructuration proposée par Manraj», affirme cependant Toolseeram Ramjeawon.
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