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Rupert Murdoch dit vivre "le jour le plus humiliant" de sa vie
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Rupert Murdoch dit vivre "le jour le plus humiliant" de sa vie
Rupert Murdoch sommé, le mardi 19 juillet, de s''''expliquer devant des députés sur le scandale des écoutes téléphoniques qui secoue la Grande-Bretagne, a confié qu''il s''agissait du "jour le plus humiliant" de sa vie.
Assis aux côtés de son fils James, numéro trois du groupe de son père, le propriétaire du puissant groupe de médias News Corp âgé de 80 ans était entendu par une commission spéciale à Westminster, dans le cadre d''une affaire dont les conséquences prennent une tournure plus grave jour après jour.
A ce stade, ce scandale a abouti à la fermeture du tabloïd dominical le plus vendu en Grande-Bretagne, News of the World, et à la démission, entre autres, des deux plus hauts responsables de Scotland Yard.
Dans les premières minutes de son audition, Rupert Murdoch a surpris l''auditoire en prenant la parole inopinément.
"Je voudrais juste dire une phrase: c''est le jour le plus humiliant de ma vie", a-t-il déclaré.
Le magnat australo-américain, qui s''est forgé un empire médiatique sans égal dans le monde anglo-saxon, s''est dit avoir été "choqué, écoeuré et honteux" en prenant conscience de l''ampleur de l''affaire il y a deux semaines.
Prié de dire s''il se sentait responsable de "tout ce fiasco", Rupert Murdoch a répondu d''un "non" catégorique.
Lorsque les députés lui ont demandé à qui la responsabilité de ce scandale pouvait être alors imputée, il s''est montré plus loquace, en restant toutefois assez vague.
"Les personnes à qui j''ai fait confiance, et peut-être les personnes à qui ces personnes ont fait confiance", a-t-il dit, avant que son fils ne prenne la parole pour dire que ni Rebekah Brookes ni Les Hinton, un autre démissionnaire du groupe, n''étaient au courant de ces pratiques.
Séance interrompue
Visiblement agacé et mal à l''aise dans le rôle de l''accusé, Rupert Murdoch s''est défendu en expliquant que News of the World était une goutte d''eau dans son empire et qu''il n''était pas responsable personnellement de ce qui était arrivé.
"Ce n''est pas une excuse. Peut-être s''agit-il de l''explication de mon laxisme. Le News of the World représentait moins de 1% de mon groupe. J''emploie 53.000 personnes à travers le monde", a-t-il dit.
Suivie par des millions de téléspectateurs en Grande-Bretagne, l''audition a été interrompue une dizaine de minutes aux alentours de 15h50 GMT en raison de l''irruption dans la salle d''un individu qui a cherché à plaquer une assiette contenant une mousse blanche sur le visage de Rupert Murdoch, avant d''être arrêté par des policiers.
Avant cela, James Murdoch avait dit vivement regretter les écoutes effectuées par des journalistes du groupe et a assuré qu''il ferait en sorte que de tels actes ne se reproduisent pas.
"Nous regrettons profondément cela, moi, mon père, et nous tous, à News Corp. Ces actes ne sont pas à la hauteur de ce à quoi aspire notre entreprise (...), et nous sommes résolus à redresser la situation, à faire en sorte que de telles choses ne se reproduisent pas, pour redevenir l''entreprise que, je le sais, nous avons toujours aspiré à être", a dit James Murdoch.
Entendue par les députés quelques minutes après lui, l''ancienne rédactrice en chef de News of the World Rebekah Brooks, a joint ses excuses à celles exprimées un peu plus tôt par les deux hommes.
La protégée de Rupert Murdoch, âgée de 43 ans, a démissionné vendredi de la direction de News International, la branche britannique de News Corp, le groupe de presse de l''homme d''affaires australo-américain.
Elle a été libérée sous caution lundi après avoir été longuement interrogée par la police dans le cadre de l''enquête.
"Je souhaiterais joindre mes excuses personnelles à celles qu''ont faites James et Rupert Murdoch. Les accusations d''interceptions de communications, d''interceptions de courriels de victimes de crimes est quelque chose d''horrible et d''odieux", a-t-elle dit devant les députés.
"Evidemment j''ai des regrets, l''idée que quelqu''un payé par News of The World ait eu accès à la messagerie téléphonique de Milly Dowler (une fillette de 13 ans assassinée en 2002) ou pire encore que ce soit quelqu''un qui ait été autorisé par News of the World, est quelque chose d''odieux à mes yeux comme à chacun présent dans cette pièce", a-t-elle poursuivi.
Cameron de retour
Le scandale qui secoue la Grande-Bretagne a des répercussions qui menacent jusqu''au Premier ministre, David Cameron, qui a décidé d''écourter un déplacement en Afrique.
Il devait être de retour mardi soir à Londres, afin de participer mercredi à une séance extraordinaire à la Chambre des communes, dont les vacances ont été repoussées.
David Cameron est vivement critiqué pour l''embauche en 2007 d''Andy Coulson en tant que responsable de sa communication.
Andy Coulson venait alors de démissionner de ses fonctions de rédacteur en chef de News of the World, le journal au coeur du scandale, en raison de la condamnation d''un journaliste du tabloïd pour piratage de messageries téléphoniques.
Andy Coulson a quitté en janvier ses fonctions auprès de David Cameron, qui affronte sa plus grave crise depuis son arrivée au pouvoir en mai 2010.
Par Keith Weir et Mohamed Abbas ( Reuters)
 
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