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Réactions au mini-budget de Sithanen: le secteur privé dans l’expectative

18 décembre 2008, 01:00

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Le secteur concurrentiel du pays est en ébullition. Suite à l’annonce faite par le ministre des Finances, Rama Sithanen, sur les consultations en cours pour la présentation d’un mini-budget, les acteurs se montrent prudents.

L’exercice du mini-budget, lui-même, vise à amortir les effets de la crise financière mondiale sur l’économie mauricienne. Dès l’annonce du début de ces consultations, les opérateurs et autres observateurs ont toutefois des avis partagés sur la question. Pour l’économiste Eric Ng, il s’agit surtout d’apporter un soutien financier aux entreprises qui ne peuvent plus investir. «Il faut surtout redonner confiance à des secteurs qui commencent à s’essouffler. Par exemple, dans le domaine de la construction, certains chantiers ont été stoppés parce que les banques ont arrêté d’injecter du financement», explique-t-il.
«Il faudrait qu’il y ait des consultations tripartites entre le gouvernement, les entreprises et les institutions bancaires pour décider du soutien financier à apporter à ces entreprises qui ne peuvent plus investir. Il faut travailler sur la politique de crédit des banques», poursuit Eric Ng.

Dans le domaine de la production, les opérateurs ne cachent pas leur besoin de soutien de la part de l’Etat pour faire face aux effets de la crise. Jean-Noël Humbert, du Syndicat des sucres, affirme que « l’industrie sucrière connaît une transformation totale de sa stratégie commerciale. Ce n’est plus un produit qu’on exporte en vrac mais un produit à valeur ajoutée. »

Ce changement entraîne dans son sillage un bouleversement dans tout ce qui gravitait autour, notamment dans la chaîne de production et de distribution. « Avec ce changement, il faut pouvoir identifier les éléments à revoir. Le nouveau modèle est un modèle commercial sujet à la compétition. Le cadre institutionnel qui avait tout son mérite auparavant n’est plus valable. Il faut voir comment l’Etat pourra apporter un soutien financier à l’industrie», conclut-il.

Mais dans tout cet élan d’expectative, il y a surtout ceux qui demeurent prudents. A l’instar de Georges Chung, de la Mauritius Export Association (MEXA). «Il faudrait savoir ce que le ministre des Finances comprend par un mini-budget. C’est quoi exactement? Sur quel secteur va-t-on se concentrer? Est-ce que le tourisme et la production seront prioritaires?», s’interroge-t-il.

«Je ne veux pas et je ne peux pas spéculer à ce stade. Il faudra attendre que des éléments concrets se présentent avant», précise Georges Chung. Si plusieurs détails ont filtré dans la presse, aucune information concrète n’est disponible sur les consultations entre les opérateurs du secteur privé et les officiers du ministère des Finances. Toutefois, Rama Sithanen a déjà identifié les grandes lignes de ce mini-budget.

Il s’agira surtout de trouver une approche ciblée pour mieux encadrer les efforts vers les secteurs économiques en difficulté, mettre en phase ces mesures avec la reprise économique attendue et surtout identifier des mesures flexibles et temporaires pour pouvoir s’adapter aux changements soudains.

Nazim ESOOF