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Rénovation : A la recherche du temps jadis

14 avril 2010, 00:00

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Rénovation : A la recherche du temps jadis

Le château de Labourdonnais, appartenant à la famille Wiéhé, fait peau neuve dans le cadre d’un projet visant, dès octobre prochain, à l’ouvrir au public.

La vie de château ? Avec ses dorures, ses miroirs, son salon où valsent les personnalités du XIXe siècle et la fraîcheur de son verger... Actuellement en rénovation, le château de Labourdonnais n’a qu’une ambition : «Retrouver l’esprit initial». C’est cette envie-là qui anime l’équipe réunie autour de Claude Fauque, consultante culturelle. Un nom déjà connu à Maurice, puisque les compétences de muséologue de Claude Fauque ont laissé leurs marques sur l’Aventure du sucre et le Blue Penny Museum.

Pour le château, situé à Mapou, le but est de transformer une demeure familiale – celle des Wiéhé – en projet touristique et culturel. Il s’agit aussi d’intégrer le «bijou» de la propriété de Labourdonnais dans un parcours comprenant les vergers et la Rhumerie des Mascareignes.

«Ce n’est pas un lieu fi gé», précise Claude Fauque. «Ce ne sera pas une visite au cimetière où on arrive un peu triste. Non. Là, on est au cœur de la vie d’un domaine». Invitation donc à découvrir – d’ici fi n octobre – la demeure que se fi t construire Christian Wiéhé entre 1856 et 1859. Christian Wiéhé était un homme influent. Il avait le sens de l’entreprise et siégea notamment au Conseil législatif, à la Chambre d’Agriculture et fut distingué par la reine Victoria.

Quant à sa demeure, il l’aménagea avec un soin particulier : la salle à manger, dans le pur style victorien, fut commandée en Grande Bretagne. Dans le salon : des fauteuils style Napoléon III portant le monogramme du propriétaire. Au mur, du papier peint panoramique commandé en Alsace. «C’est un peu comme une bande dessinée qui raconte l’histoire d’une biche et ce papier peint a été entièrement restauré», souligne Claude Fauque.

Quatre salles d''''exposition

La visite du château constituera une véritable promenade au fi l du temps articulée entre quatre salles d’exposition permanente, détaille Claude Fauque. La première, racontera «l’histoire de Maurice avant 1850». Cela permettra d’évoquer l’ancêtre des Wiéhé, venu du Danemark, débarqué dans l’île alors française et mort dans l’île devenue britannique.

La deuxième salle sera consacrée à la famille Wiéhé. Le visiteur pourra, par exemple, y voir la médaille de mariage de Christian Wiéhé, ses cartes de visite, la lettre avec sceau royal le nommant conseiller de la reine Victoria. On comprendra sans doute mieux la vie de son épouse Emilie, qui «a ses derniers enfants quand ses filles aînées ont les leurs». Une vie de bourgeoise pas toujours facile, estime la consultante culturelle.

Le visiteur pourra également voir un fi lm réunissant les membres de la famille de nos jours et racontant leurs souvenirs liés au château. Dans la troisième salle seront retracés les 150 ans du domaine. Ainsi, «on racontera l’histoire de l’éléphant importé d’Inde qui tirait la pompe à eau», signale Claude Fauque.

Enfin, la quatrième salle montrera le domaine aujourd’hui : son verger, et la rhumerie. Le parcours débouchera sur un restaurant «raffiné», selon l’expression de Claude Fauque et une boutique clôturera la visite, offrant à l’achat «des choses faites dans l’esprit du château».

Aline GROËME-HARMON