L’«ONG SPEAK» et le Groupe Réfugiés Chagos (GRC) affirment, dans une réplique au récent communiqué de l’administration américaine, que seulement 230 natifs ont obtenu une allocation.

Les informations de l’administration Obama sur la compensation des Chagossiens ne sont pas exactes. Au communiqué de la Maison-Blanche, émis le 23 décembre, l’ONG SPEAK, un groupe de juristes qui défend notamment la cause chagossienne et le GRC font circuler, ce mercredi 26 décembre, leur réponse sur la posture américaine.

«Contrairement à ce que l’administration Obama affirme, seulement 230 Chagossiens sur 1876 qui en avaient fait une demande ont obtenu une somme d’argent. Sauf dans quelques cas, la plupart des Chagossiens ne savaient pas lire et n’étaient pas au courant que cette allocation devait être interprétée comme une compensation et un renoncement à leur droit de retour», soutiennent SPEAK et le GRC.

Les deux mouvements précisent aussi, dans la foulée, qu’aucun des Chagossiens qui se sont installés aux Seychelles n’a touché d’allocation.

Pour SPEAK et le GRC, la pétition internationale «RedressingWrongs Against the Chagossians» lancée en mars dernier sur le site de la Maison-Blanche, avait pour but d’amener les Américains à reconnaître leur part de responsabilité dans «l’énorme injustice commise envers ce peuple et d’en faire amende honorable».

«C’est un fait connu que la déportation orchestrée par la Grande-Bretagne était destinée à permettre aux Américains de construire leur base militaire de Diego Garcia», insistent SPEAK et le GRC.

La réaction chagossienne fait suite au communiqué de la Maison-Blanche après la pétition lancée par Groupe Réfugiés Chagos. Washington s’est aligné sur la position de son allié de toujours, Londres, en estimant que les Chagossiens ont été compensés pour les torts commis à leur égard. Le message signé par les adjoints de trois secrétaires d’Etat américains avait en même temps souligné que «les Etats-Unis reconnaissent les territoires britanniques de l’océan Indien, dont fait partie l’Archipel des Chagos».

Les Etats-Unis se rangent, finalement, aux côtés des Britanniques en affirmant qu’ils «ont, par plusieurs moyens, compensé les anciens habitants des Chagos pour les moments difficiles que ces derniers ont endurés. Ceci incluant les compensations financières et la citoyenneté britannique dont sont bénéficiaires quelques 1000 personnes qui habitent, à présent, le Royaume-Unis».

Le mouvement SPEAK et le GRC, qualifient de «décevante» cette réponse de l’administration Obama. Ils relèvent aussi que tout en reconnaissant les souffrances que les Chagossiens ont endurées, les Etats-Unis ne veulent pas accepter qu’ils ont joué un «instrumental role» dans la déportation des Chagossiens.

«Ils ont soigneusement fabriqué une réponse et déplacé sans aucune honte la responsabilité sur la Grande Bretagne en affirmant habilement que celle-ci a pris plusieurs mesures pour compenser les Chagossiens déportés», regrettent SPEAK et le GRC.

Environ 2 000 Chagossiens ont été déportés de leur archipel dans les années 1960 et 1970 à Maurice et aux Seychelles dans le cadre du projet militaire des Etats-Unis dans la région. L’archipel des Chagos abrite la base de Diego Garcia.