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Réunion: Moins d’étudiants, mais plus de boursiers
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Réunion: Moins d’étudiants, mais plus de boursiers
Seulement 10713 inscrits cette année, contre 11075 l’année dernière. Les campus réunionnais s’inscrivent dans la tendance nationale française.
Une étude prévoit 153000 étudiants de moins en dix ans dans les universités françaises. Dans le même temps, La Réunion reste la championne. Et si l’université réunionnaise était dans la norme? La baisse régulière des effectifs depuis trois ans avait fait jaser et critiquer la précédente équipe de direction. Mais déjà, des voix plus sages avertissaient: les causes de cette désaffection peuvent être multiples. Et surtout, elles ne sont pas uniquement réunionnaises.
C’est ce qu’explique une étude récente du ministère de l’Enseignement supérieur français, publiée le 24 décembre dernier. On y apprend notamment que la France devrait perdre 153 800 étudiants entre 2007 et 2017, soit une baisse de 6,9%. Cette diminution sera provoquée partiellement par la baisse des naissances en France au début des années 90. Et surtout, indique l’étude, depuis 1995, “les bacheliers ont de moins en moins tendance à poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur et plus particulièrement à l’université”. Mais où vont alors les jeunes Français ? Certains partent à l’étranger, changent de cursus, ou arrêtent leurs études. On retrouve logiquement ces mêmes comportements à La Réunion, où les possibilités de partir étudier “en mobilité” se sont beaucoup développées grâce aux aides financières. Ce qui aboutit paradoxalement à une évasion des effectifs réunionnais: trois cents étudiants de moins cette année, par rapport à l’année dernière (de 11075 à 10713 inscrits).
Autre tendance à la fois nationale et réunionnaise: l’étude annonce une augmentation de 4,9% en dix ans des effectifs dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Même si seulement quatre lycées réunionnais proposent ces CPGE, leur niveau d’enseignement permet de capter les bons élèves de l’académie... qui désertent mécaniquement l’université. Même pronostic pour les autres formations supérieures (écoles de commerce, notamment) où les effectifs devraient croître de 9,8% en dix ans. Ces filières sélectives ont de beaux jours devant elles, car elles débouchent souvent sur un emploi. Quant à l’arrêt des études, c’est une triste réalité, notamment due à la nécessité de travailler pour gagner sa vie. La majorité des étudiants réunionnais sont issus de familles modestes. Et tout en perdant des étudiants, l’université réunionnaise “gagne” des boursiers : ils forment près de la moitié des inscrits (voir notre tableau), ce qui reste un record en France. “L’université joue ici pleinement son rôle d’ascenseur social” rappelle Fabrice Lemaire, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire. D’où la priorité régulièrement affichée par l’université : développer l’insertion professionnelle et les modules professionnels. L’IUT et l’IAE n’ont pas de leçons à recevoir dans ce domaine. Les licences professionnelles non plus. Que reste-t-il à faire dans une université qui ne veut pas de sélection à l’entrée? Aider les bacheliers à s’orienter, voire à se réorienter, grâce au système de préinscription déjà testé l’année dernière, avec un certain bonheur
Véronique Hummel
(Source: Le Journal de l’île de la Réunion)
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