L’éruption a peu à peu faibli, notait dimanche l’observatoire volcanologique. Le  trémor (vibration liée à l’écoulement du magma) affichant une baisse d’environ un tiers par rapport à son niveau en début d’éruption, jeudi soir.

Des scientifiques présents sur le terrain ce dimanche  après midi (17 octobre) ont confirmé une diminution marquée du débit. Il reste une seule bouche éruptive réellement active (photo), qui alimente une coulée dont le front le plus avancé n’a pas parcouru plus de deux kilomètres en direction du sud-est, ce qui s’explique par le débit plutôt modeste et la faible déclivité de ce secteur de l’enclos. Elle n’est sans doute pas près d’atteindre le cassé des Grandes pentes et il y a peu d’espoir de voir les coulées depuis le Grand-Brûlé où dimanche  des automobilistes un peu plus nombreux que d’habitude, selon la gendarmerie de Sainte-Rose, levaient les yeux vers le ciel…

L’observatoire s’est livré à un minutieux travail de repérage et de mesures  dimanche lors d’un survol de l’éruption : images thermiques, photographies, relevés de positions GPS des limites de la coulée ainsi que prélèvement d’échantillons de lave.

“Le volume de lave total émis est estimé à environ 600 000 m3, indique-t-il. Pour mémoire, les éruptions post-2007 ont produit des volumes moyens inférieurs à un million de mètres cubes ».

Dans l’hypothèse où le même volume de magma serait impliqué, on pourrait donc s’attendre à ce que cette phase de l’éruption approche de sa fin. Cette hypothèse est confortée par le faible gonflement pré-éruptif.” Mais, l’observatoire enregistre par ailleurs des séismes volcano-tectoniques (liés à la fracturation des roches), dont le nombre sur deux jours était en augmentation dimanche, localisés à un peu plus de 2 kilomètres, à l’aplomb du sommet.

 Par ailleurs, la portion sommitale du Piton de la Fournaise présente toujours une tendance à l’inflation (gonflement), indiquant que le volcan reste sous pression. Autrement dit, si l’éruption en cours à proximité du cratère Château-Fort devait s’arrêter, une nouvelle phase éruptive n’est pas exclue.

(Source : Le Journal de l’Ile de La Réunion)