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Réunion : « Aucun grippé ne doit aller travailler »
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Réunion : « Aucun grippé ne doit aller travailler »
Alors que La Réunion déplore son premier cas autochtone de grippe A (H1N1), le dispositif de prise en charge de la maladie a évolué depuis ce matin, passant d’une gestion hospitalière à la médecine de ville.
Selon les recommandations de la préfecture, malades de la grippe A ou d’une simple grippe saisonnière doivent désormais rester chez eux et porter un masque pour ne pas contaminer leur entourage. Soit au moins 6 000 Réunionnais par semaine.
Face à l’épidémie galopante de grippe A (H1N1), l’État a dû revoir sa copie pour gérer la crise sanitaire la p0lus conséquente du XXIe siècle. À compter d’aujourd’hui, ce sont désormais les médecins libéraux qui seront en première ligne pour traiter les nouveaux cas. Tous les malades étaient jusqu’ici pris en charge dans les hôpitaux, par l’intermédiaire du Samu, afin de mieux cerner les caractéristiques de ce nouveau virus et de mesurer son impact sur la santé. Désormais, en cas de suspicion de grippe, il ne faudra donc plus appeler le centre 15 mais se rendre chez son médecin traitant. Des masques seront mis à disposition dans les salles d’attente pour tous les patients présentant un syndrome grippal, afin qu’ils évitent de contaminer d’autres personnes. Si l’examen médical ne révèle pas de signe de gravité, comme par exemple des difficultés respiratoires, ni de facteur de risque de complications (diabète, grossesse…), le patient sera renvoyé chez lui sans Tamiflu, avec des recommandations d’isolement jusqu’à la fin des symptômes (environ sept jours). Pour lot de consolation, il se verra prescrire un traitement symptomatique (des anti-douleurs) et des masques anti-projection qu’une personne de son entourage devra aller se procurer en pharmacie. Si le cas s’avère plus complexe, le généraliste pourra également prescrire des antiviraux. Des boîtes de Tamiflu vont donc être remises dans les rayons des officines. Et tous les cas graves devront être redirigés vers l’hôpital (voir le parcours du malade grippé).
Plus d’analyses systématiques
Chaque médecin de la Réunion s’est vu remettre un courrier de la ministre de la Santé lui présentant ces revirements de prise en charge et des réunions d’information sur la grippe A sont organisées pour les professionnels de santé un peu partout dans l’île (*) depuis quelques jours, même si les médecins généralistes sont habitués à gérer ce type d’épidémie. D’autant plus que la grippe A et la grippe saisonnière présentent exactement les mêmes symptômes (lire par ailleurs). D’ailleurs, il n’est plus question de faire le distinguo entre grippe A et grippe saisonnière. “Avant, l’objectif était de recenser les premiers cas de grippe A pour casser la chaîne de transmission autour des cas importés.
Aujourd’hui, avec l’étendue de l’épidémie, l’OMS (organisation mondiale de la Santé, ndlr), a décidé d’arrêter le dénombrement des cas. L’objectif est plutôt de réduire l’impact de l’épidémie”, soutient Laurent Filleul, épidémiologiste à la cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) Réunion-Mayotte. Dorénavant, les analyses biologiques ne seront donc plus systématiques pour déterminer si l’on a affaire à un cas de grippe A face à un syndrome grippal. Des prélèvements seront réalisés uniquement sur les cas graves par les hospitaliers.Actuellement à La Réunion, entre 6 000 et 7 000 personnes contractent chaque semaine la grippe saisonnière (lire par ailleurs). Il paraît donc inconcevable de réclamer des analyses pour chaque patient présentant des symptômes grippaux afin de mettre en évidence la grippe A. Auparavant, il était facile de distinguer un malade de grippe A car il devait forcément revenir d’un voyage dans un pays infecté par le virus. Maintenant que nous sommes confrontés à des cas non-importés, il paraît impossible de dissocier les deux formes de grippe. C’est pourquoi les autorités rappellent que les nouvelles mesures concernent tous les grippés de La Réunion. “La consigne est de rester confiné chez soi”, insiste Serge Bideau, sous-préfet de Saint-Benoît. “Jusqu’à 48 heures après la disparition des symptômes”, précise le coordonnateur de la Cire. Les Réunionnais contaminés par la grippe sont donc invités à ne plus aller travailler pendant au moins sept jours, et à porter un masque chirurgical s’ils ne vivent pas seul afin de ne pas contaminer leur entourage.
Une hausse importante des arrêts de travail est à envisager. La Sécu va grincer des dents, mais si les mesures de confinement portent leurs fruits, elle pourrait bien se retrouvait “gagnante” rassure le chef d’État-major de la zone sud de l’océan Indien, le colonel Gérard Courtois.
(Source : Clicanoo.com)
 
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