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Réveillez-vous

16 juillet 2012, 00:00

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C’est le cri lancé par Jack Bizlall samedi dernier (14 juillet 2012). Vaste programme ! Il entend réveiller la conscience endormie des citoyens et les sensibiliser à l’étendue de la fraude à Maurice.

Or, dans un pays où les pouvoirs publics sont allergiques à la critique, même les citoyens révoltés, comme l’audacieux Bizlall, ont peu de marge pour agir. On peut craindre que son action ne soit qu’un nouveau coup d’épée dans l’eau.

Jack Bizlall invite un millier de femmes à l’auditorium Octave Wiéhé pour un premier rassemblement de la force citoyenne, le 29 juillet prochain. L’initiative est louable, mais le succès n’est pas garanti en termes d’affluence. Un grand nombre d’entre nous préfèrent aujourd’hui s’accommoder des pratiques délétères de la gouvernance qu’oser afficher en public leur colère. L’environnement politique qui s’est développé depuis quelques années fait peur.

Le mouvement que lance Bizlall aurait eu de meilleures chances de réussir son combat si son fondateur pouvait fédérer tous les syndicats et, en même temps, bénéficier du soutien des partis d’opposition. Mais, déjà, Jack Bizlall a exprimé une certaine méfiance à l’égard de l’opposition.
Quand il demande au MMM d’abandonner sa quête d’alliance avec le PTr, il laisse apparaître son pessimisme. Au fond de lui, il doit réaliser qu’il ne sera jamais en mesure de susciter un élan national contre la fraude.

Pourtant, Jack Bizlall a construit, au fil des ans, sa crédibilité en se positionnant sur les enjeux de fraude et de corruption. De par son fort engagement citoyen, démontré notamment dans l’affaire de la caisse noire d’Air Mauritius, ce personnage aurait dû être en mesure de provoquer la cohésion spontanée des forces syndicales et politiques contre la fraude et la corruption. En réalité, la tâche s’avère compliquée pour lui.

Samedi, le leader du mouvement Collectif secteur libéré a détaillé une série d’affaires qui ont des dimensions de scandale. De la femme qui contrôlerait tout ce qui se passe à l’aéroport aux potentats qui profitent des baux sur des terres de l’Etat, en passant par les milliards du «hedging» perdus à la STC, il a évoqué une multitude d’affaires sur lesquelles le gouvernement devrait s’expliquer. Du moins, si l’opinion publique l’y pousse.