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Saint-Aubin : Le café maison de Madame Coco

3 octobre 2013, 09:06

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Saint-Aubin : Le café maison de Madame Coco

L’unique caféier qui se dresse dans sa cour lui assure sa propre consommation de café préparé de manière traditionnelle. Pour Lucile Mercida, il n’est pas question de recourir au café importé.

 
Elle aime le café. Mais pas celui qui est instantané et disponible en boîte à la boutique du coin ou dans les grandes surfaces. Lucille Mercida ne jure que par son café fait maison et n’a recours au café importé qu’en cas d’extrême nécessité.
 
Cette habitante de Saint-Aubin, plus connue sous le nom de Coco, est une des rares personnes de ce village à continuer à fabriquer son propre café. Pour assurer sa propre consommation, Lucille veille précieusement sur l’unique caféier qui se dresse dans sa cour. «Avan tou dimoun ti ena so pie kafe dan so lakour me aster zot pa gagn letan zot prefer seki fini fer, li pli fasil», dit la sexagénaire. Elle avoue que la préparation du café de manière traditionnelle requiert de la patience et un savoir-faire.
 
L'art de piler le café 
 
Elle pile le café qu’elle vient de griller.
 
Le caféier commence à fleurir en septembre. Les baies sont prêtes pour la cueillette dès qu’elles deviennent rouges. Il faut ensuite les faire sécher au soleil pendant plusieurs semaines. Une fois séchées, les graines sont ensuite grillées. «Mo griye li dan karay ziska linn bien sek et byen nwar. Lerla bizin met disik less li cramelise ar sa», explique notre interlocutrice.
 
Le tout est ensuite étendu sur des feuilles de bananier pour être refroidi et durci. Puis on passe à l’étape cruciale qui consiste à le piler. Un exercice qui requiert tout un art. En effet, il faut savoir tenir le pilon, alterner les mouvements des bras pour parvenir à broyer le café le plus finement possible.
 
Une fois l’opération menée à bien, Lucille conserve précieusement le café convenablement moulu. Elle utilise plusieurs pots pour que la production puisse tenir jusqu’à la prochaine récolte. Avant d’être consommé, ce breuvage traditionnel doit être filtré, contrairement au café instantané et soluble.
 
En raison de la notoriété de son produit et de sa générosité, notre sexagénaire arrive difficilement à faire durer son stock. «Les voisines me demandent toujours un peu et les enfants en raffolent», dit-elle avec le sourire. Mais personne n’a suffisamment de patience et de dextérité pour en fabriquer. Et des fois, Madame Coco doit se rabattre sur le café importé quand elle n’arrive pas à dire non à ceux qui souhaitent partager sa délicieuse Préparation.