Elle devait accoucher le 9 janvier... Mais le destin en a décidé autrement. Elodie René, 23 ans, est morte écrasée sous un pan de mur, hier. Également blessée dans cet accident, sa petite fille de cinq ans, elle, est admise aux soins intensifs.

Des rafales s’abattent par intermittence sur St-Hilaire, un petit village du Sud coincé entre Cent-Gaulettes et Riche-en-Eau, depuis le passage du cyclone Bejisa près des côtes mauriciennes. Les voisins qui traversent la ruelle où habite la famille René en fin d’après-midi d’hier, vendredi 3 janvier, ne peuvent s’empêcher de lever la tête au premier étage de la maison toujours en construction...

C’est là, à côté de la colonne de fer de construction et marquée par une bande jaune de la police délimitant une scène de crime que s’est joué un drame plus tôt, vers 15 heures. Tout un pan de mur composé de six rangées de parpaings (blocs) et qui n’avait pas encore été scellé avec une colonne de béton s’est renversé sur Élodie René, 23 ans, et ses deux enfants âgés de cinq et d’un an.

La jeune femme a été tuée sur le coup. L’autopsie pratiquée hier soir par le Dr Gungadin a attribué le décès à une fracture du crâne. Enceinte de neuf mois, Élodie René devait accoucher à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle le 9 janvier. C’est dans ce même établissement que ses deux enfants ont été admis, l’aînée à l’unité des soins intensifs à cause de ses graves blessures à la tête. 

Aux dires de la police de Cent-Gaulettes et des proches, c’est un prélart arrimé à ce pan de mur qui est à l’origine de la tragédie. Élodie René était montée à l’étage avec ses deux enfants pour partager un repas de famille auquel étaient conviés des proches afin d’accueillir la nouvelle année. Quand une rafale a soufflé sur le prélart, celui-ci a tiré le mur vers l’intérieur, causant cet effroyable accident.

Les René ont immédiatement alerté le Samu mais il était déjà trop tard. Les urgentistes n’ont pu que prodiguer les premiers soins aux deux enfants. Le bébé semble être tiré d’affaire mais il va rester en observation médicale.

À 17 heures hier, des voisins venaient donner un coup de main à la famille éplorée pour dresser une tente verte pour la veillée mortuaire. L’unique sujet de conversation portait sur la nécessité de déclarer l’enfant mort dans le ventre de sa mère.

L’enquête de la police de Cent-Gaulettes devra déterminer les responsabilités dans cette affaire. Le pan de mur fatal à Élodie René ayant dû être renforcé avec la colonne de béton en particulier avec le temps cyclonique prévalant sur le pays.

Des arrestations ne sont pas à écarter pour homicide involontaire. La police devra également vérifier si les René avaient obtenu un permis de construction en bonne et due forme.