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Salaires: 100 000 Mauriciens touchent encore moins de Rs 6 000 par mois affirme la CTSP

11 janvier 2013, 00:00

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Salaires: 100 000 Mauriciens touchent encore moins de Rs 6 000 par mois affirme la CTSP

Statistics Mauritius indique une augmentation constante des salaires de 2010 à 2012. Le patronat s’en félicite. Les syndicats attirent l’attention sur les disparités et la masse de salaires sous le seuil de pauvreté.

La moyenne des revenus pour l’agro-industrie est passée de Rs 14 061 en 2010, à Rs 14 386 en 2011 pour atteindre Rs 15 834 en 2012. Du côté de la construction, les revenus moyens en 2010 étaient de Rs 18 260, en 2011 ils sont passés à Rs 19 185 et en 2012, Rs 20 635. Pour le pôle des services financiers et des assurances,  la moyenne de Rs 33 078 en 2010 a atteint Rs 36 761 en 2011 et Rs 38 349 en 2012.

Si la Mauritius Employers’ Federation (MEF) estime que c’est la preuve des augmentations accordées par les patrons, la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), est plutôt d’avis que les chiffres cachent de grandes disparités.
Reaz Chuttoo estime que ces chiffres sont trompeurs . « C’est une moyenne qui inclut les salaires de tout le monde, y compris les big boss », déclare-t-il. Selon lui, la majorité des travailleurs du secteur privé toucheraient bien moins que la moyenne de revenu.

« En se basant sur les salaires prescrits par le NRB (NdLR : National Remuneration Board), il y a 100 000 Mauriciens qui touchent moins de Rs 6 000 par mois. Parmi, 75 000 employés de la zone franche touchent moins de Rs 4 300 ! », illustre Reaz Chuttoo. Ce dernier rappelle notamment que le seuil de pauvreté en 2011 était fixé à Rs 6 200 en termes de revenues par mois.

Par contre, pour Pradeep Dursun, de la MEF, « c’est un démenti formel pour ceux qui clament que les salaires stagnent ! ».  Les chiffres, selon lui, prouvent effectivement qu’il y a bien des « augmentations continues » accordées par les patrons. Et, à moins de bouleversements majeurs, ça devrait également être le cas pour 2013.

« Toute augmentation est liée à la performance de l’employé, de l’entreprise et du secteur », explique Pradeep Dursun, « et si l’environnement économique ne se dégrade pas, les salaires vont être revus à la hausse ». En effet, ce dernier estime que c’est le climat international qui sera déterminant. « Aujourd’hui, la compétition n’est plus au niveau local ou domestique, il ne faut pas s’appuyer sur les indicateurs domestiques, mais internationaux », déclare-t-il.