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Salonee Seewoobudul : Jeter des ponts entre la Chine et Maurice
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Salonee Seewoobudul : Jeter des ponts entre la Chine et Maurice
Fraîchement rentrée d’un séjour de trois ans dans l’Empire du milieu, la femme d’affaires mise entre autres sur le réseau de contacts qu’elle s’y est constitué pour vendre la destination aux Mauriciens et inversement.
«Your ticket at your doorstep.» Tel est le conceptlancé par Salonee Seewoobudul,directrice de Golden Conch Travel & Tours, agence de voyages qui a prisses quartiers depuis peu à Ébène Heights. Âgée de 35ans, cette femme entrepreneurdynamique est biendéterminée à se faire uneplace au soleil dans un secteur d’activité hautement compétitif. Ses atouts : unevolonté de fer alliée à unepassion pour la Chine, lepays phare qu’elle cible parmitant d’autres destinations.
«Dans la stratégie de diversification des marchés que prône le gouvernement mauricien, nous avons les moyens et l’expertise voulus pour positionner notre agence dans ce segment type – le marché chinois –, visant à la fois l’outbound et l’inbound tourism», soutient SaloneeSeewoobudul.
Une fois la conversation lancée, la femme d’affaires est intarissable sur un pays qu’elle affectionne particulièrement pour y avoir vécu. En effet, en 2010, les Seewoobudul s’envolent vers l’Empire du milieu avec leur fils. «Mon mari s’y rendait pour se spécialiser en psychiatrie», précise Salonee. Ils vont s’installer à Changsha, la capitale de la province du Hunan. L’appréhension qui habitait la jeune femme au début se muera rapidement en une soif de découvertes, ce qui fait qu’elle vivra une expérience incomparable, selon ses dires.
Son bagage universitaire lui sera fort utile pour s’intégrer dans ce pays étranger et aidée de son BSC in Sociology ainsi que de son Master in Social Development de l’université de Maurice, elle s’acclimatera peu à peu à son nouvel environnement.
«C’était un vrai challenge, mais je voulais à tout prix étudier en profondeur cette société et sa riche culture pour mieux me rapprocher d’elle», fait ressortirnotre interlocutrice. Dans sa démarche, il était impératif qu’elle apprenne la langue du pays et c’est précisément ce qu’elle fera. Ensuite,place au partage de connaissances: Salonee Seewoobudul décide d’enseigner l’anglais aux habitants de sa terre d’accueil et le fera dans plusieurs institutions.
«C’est au poste d’ESL (English as aSecond Language)Teacher que j’ai fait mon intégration, notamment à la BirmyInternational EnglishSchool, au sein de l’ABC Group et à la Zhong De GovernmentSchool. Lors de mes cours, je côtoyais aussi bien des femmes au foyer que des enfants », se remémore-t-elle avecenthousiasme.
Au-delà de la langue, c’est à la culture dans son ensemble que s’intéresse la famille Seewoobudul : «Nous avonsappris à apprécier les goûts divers,la cuisine de différentesprovinces, leurs spécificités, l’éducationchinoise, entre autres.» Ce n’est pas pour autant qu’ils en oublient leur île natale.
De retour à Maurice cette année, Salonee met à profit le solide réseau de relations qu’elle a tissé en Chine avec le soutien de son époux quand elle se lance, cette fois, en tant que directrice d’agence de voyages. «Je cible principalement l’inner China, c’est là que j’ai le plus de contacts et j’espère pouvoir servir nos deux économies à travers mon agence.»
Alors que son système de billetterie est sur le point d’être opérationnel, GoldenConch Travel & Tours a déjà lancé sa première promotion pour la saison de pointe (novembre et décembre) à l’intention des Mauriciens. «Un itinéraire très précis étalé sur environ deux semaines qui couvrira Beijing, Xi’an,Zhangjiaje, Fenghuang (PhoenixTown), Guilin, Yangshuo,Guangzhou et Shenzhen», annonce la directrice. Autant d’étapes, dont le Zhangjiajie NationalPark avec sa vue panoramique qui a servi de toile de fond pour le tournage du célèbre film Avatar, par lesquelles Salonee Seewoobudul s’engage à faire vivre des moments intenses à la clientèle locale. «Je mise beaucoup sur cette première impression», affirme-t-elle.
S’agissant des tarifs pratiqués : outre le billet d’avion, ces tours organisés en Chine coûteront entre Rs 3 000 et Rs 5 000 par jour. L’agence propose également un service conseil, pour des packages taillés sur mesure, qui tient compte des hôtels, itinéraires, excursions et autres attractions touristiques à recommander aux clients. «En étant à l’écoute de notre clientèle et en discutant avec elle,nous pouvons créer ensemble des programmes exclusifs pour un séjour à la hauteur de ses attentes», assure la femme d’affaires.
En ce qui concerne l’inbound tourism, notre interlocutrice explique qu’il y a encore quelques formalités à remplir avant d’offrir différents packages à des groupes de touristes chinois. «Pour l’instant,nous pouvons uniquement cibler des clients individuels.»
Mais les stratégies visant à attirer les visiteurs venant de Chine ont déjà été envisagées : campagnes publicitaires sur place, réseaux sociaux et blogs, entre autres seront mis à contribution afin de convaincre un maximum de personnes de faire confiance à la nouvelle agence. Car, la directrice en a pris conscience, en Chine, on est très réceptif aux expériences vécues par ses compatriotes. «Une fois les premiers ‘group tours’accueillis, le bouche à oreille fera le reste.» La businesswoman sait aussi qu’elle devra s’appuyer sur une étroite collaboration avec les hôteliers de l’île. «Les négociations sont en cours pour de solides partenariats», dit-elle à ce propos.
Sûre d’elle, Salonee Seewoobudul s’est fixé un objectif et est bien décidée à l’atteindre : «J’ai beaucoup appris des Chinois et c’est à mon tour de leur faire profiter du best of Mauritius.» Le touriste chinois, affirme-telle, voyage pour apprendre et accorde énormément d’importance au respect d’autrui. «C’est à nous decapitaliser sur l’image de marque que nous avons longtemps véhiculée, celle d’une îleMaurice hospitalière qui se distingue amplement des autres destinations», conclut la femme d’affaires.
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