C’est demain, lundi 5 août, que les syndicats auront une première rencontre avec le «National Remuneration Board» pour discuter des conditions de travail des employés dans le secteur du transport. Une réunion qui intervient après qu’un accord a été conclu samedi pour une hausse salariale de 19 % sur trois ans.

La bataille est loin d’être terminée. Même s’ils ont signé un accord avec les autorités, samedi 3 août, pour une hausse salariale de 19 % sur trois ans «under protest», les syndicats dans le secteur du transport se préparent cette fois pour un round des négociations devant le National Remuneration Board (NRB), demain, lundi 5 août. Ils devraient notamment évoquer leurs conditions de travail. Les demandes des syndicalistes seront présentées au NRB, confirme Reaz Chuttoo, secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé.

Evoquant l’accord signé avec les syndicalistes samedi, le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, s’est réjoui qu’un accord ait pu être trouvé. Il a expliqué qu’il voulait que cette hausse s’applique à tous les employés du secteur et c’est désormais chose faite. Il a, d’autre part, promis que les négociations devant le NRB allaient prendre fin au plus vite, soit d’ici six mois.

Avec l’accord qui a abouti hier, les membres du public devront aussi s’attendre à une hausse du ticket d’autobus. L’entrée en vigueur de cette hausse avait été reportée faute d’accord avec les syndicalistes durant la semaine. Mais cela devrait être chose faite dès cette semaine.

Avant même l’entrée en vigueur de cette augmentation, plusieurs étaient montés au créneau pour la dénoncer. A l’instar de l’ACIM qui avait demandé au public de boycotter ce mode de transport. Dans leur conférence de presse hier, samedi 3 août, et le MSM et le MMM ont, eux, soutenu que c’est le peuple qui paie pour l’incompétence de la Corporation nationale de transport (CNT).

«Il ne faut pas l’oublier, avec le transport gratuit, c’est l’État lui-même qui paie le plus l’augmentation des tickets de bus»,fait de son côté valoir le ministre Shakeel Mohamed. Ce dernier dit cependant comprendre la frustration des membres du public. «Je demande un peu de patience. Très bientôt, les nouveaux bus de la CNT seront là. Surtout, il faut comprendre que la révision salariale s’accompagne de la volonté de réformer la CNT. Accentuer la sécurité, le confort, la modernité… La direction de la CNT doit être remplacée», ajoute-t-il.

Selon lui, c’est tout le management de la CNT qui doit être remplacé par un personnel mieux qualifié, même le directeur actuel, Robin Soonarane.  Car«la CNT doit être capable d’offrir un service de qualité au peuple. Il faut des travailleurs formés au Customer Care, qui sachent comment traiter les gens. Voyager par le bus ne doit pas être un calvaire. De plus, il faut que la compagnie devienne profitable. Il n’est pas acceptable que 40 % des lignes de la CNT soient non rentables. Il faut que ces risques soient partagés avec les autres opérateurs. Je donne mon opinion personnelle. Pour moi, l’augmentation salariale de 19 % a comme condition sine qua none un changement pour le meilleur à la CNT.  Je l’ai déjà dit à mon collègue le ministre du Transport. Il pense aussi qu’il faut améliorer la CNT.»