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Serge Clair : « Nous sommes prêts pour les élections »

17 mars 2011, 16:24

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Le leader de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) explique  la démission des élus de son parti de l’Assemblée régionale...

La première question sur les lèvres de tout le monde, quelle est la ou les motivations derrière la décision de démissionner en bloc de l''''AR?

Cette décision a était mûrement réfléchie et elle émane d’un désir profond de nos partisans, du peuple. A la question « Que doit faire l’OPR ? » dimanche après-midi à nos partisans massés devant le monument de l’autonomie à Malabar, ces derniers ont répondu à l’unisson « Démission ! ». C’est donc un engagement que nous avons pris et que nous avons respecté. L’idée devait également germer lors des réunions politiques que nous avons tenues dans les six régions de l’île. Après notre manifestation pacifique dans les rues de Port-Mathurin le 29 janvier dernier, le boycott des travaux de l''AR le 15 février et la marche des femmes le 8 mars, c’est une nouvelle étape vers des élections régionales anticipées. 

Le timing de cette décision est aussi lourd de sens. Pourquoi maintenant particulièrement?

Oui, le timing est lourd de sens. Nous avons pris en compte les dispositions de la Rodrigues Regional Assembly Act pour ensuite arriver à cette date. Comme l’a expliqué Nicholson Lisette, lors d’un point de presse que nous avons tenu lundi dernier, le délai maximum pour les élections partielles est de trois mois à compter de la date  de notre démission de l’AR. La date de la prochaine élection doit cependant se situer dans un délai d’au moins six mois avant la dissolution de l’AR. Ainsi dans ce cas de figure et devant le coût que représentent deux élections à court intervalle, nous nous acheminons plutôt vers des élections régionales anticipées. 


Devant l''éventualité d''élections régionales imminentes, l''OPR est-elle prête à faire face à un nouveau scrutin?

Oui, l’OPR est fin prêt pour les prochaines élections et nous le sommes depuis un bon moment déjà. Nous apportons les dernières touches à notre liste de candidats. Des jeunes, qui disposent de toute ma confiance, y figureront mais ils seront encadrés par des candidats plus âgés pour ainsi faire la balance entre jeunesse et expérience. J’apprécie l’équipe que j’ai autour de moi.  

Avec un échiquier politique enrichi de deux nouvelles forces, pourra-t-on assister à un redécoupage du pouvoir et l''émergence d''une nouvelle coalition au pouvoir?

Tout ce que je peux vous dire c’est que l’OPR ira seul à ces élections et nous n’avons aucun besoin d’alliance politique. Les partis en présence dans l’île n’ont pas de vision compatible avec la notre. Nous n’avons nullement besoin de béquille. 

Nicolas Von-Mally, ministre de Rodrigues, estime que vous et votre parti, jouez avec la démocratie et la stabilité politique du pays, avec au moins quatre élections à mettre à votre compte. Que répondez-vous à cela?

En 2006, le Mouvement Rodriguais (MR) avait bien dit qu’ils ne prendront pas le pouvoir avec des transfuges. Pourtant c’est bien avec l’aide d’un transfuge qu’ils y sont actuellement. Personnellement je qualifie de honte et d’insulte à la démocratie, la dernière cérémonie de prestation de serment. Comment quelqu’un arriver à l’AR par les votes des partisans d’un parti peut aujourd’hui s’allier sans pudeur à un autre parti. De plus Nicolas Von-Mally est le ministre de Rodrigues mais également celui de la pêche. Or il passe son temps à s’ingérer dans les affaires de l’administration locale. Pendant ce temps le secteur de la pêche est en perdition à Maurice. Le MR ne sait pas ce qu’est l’autonomie et s’attaque plutôt à sa destruction.

Vous dites vouloir éliminer "la mentalité d''assisté" instauré depuis peu chez le rodriguais et "redonner confiance au peuple". Comment l''OPR compte s''y prendre?

Au sein de notre parti, nous avons une vision celui de centré l’homme rodriguais au cœur du développement de l’île. C’est une vision écologique du développement. Cela passe par le développement de secteurs tels que la pêche, l’agriculture, l’élevage et l’entrepreneuriat. Des secteurs totalement délaissés par le MR, qui privilégie l’assistanat et le transfugisme.  Prenez par exemple le Trust Fund, cet organisme est utilisé à mauvais escient et contribue à entretenir la mentalité d’assisté. Or notre politique a toujours était d’éliminer cette mentalité et faire « ki rodrigué kapav déboute lors so de lipye ». L’autonomie c’est avant tout la prise en charge de soi.  

Henry NOËL
(l’express Rodrigues)

Henry NOL