Dix pirates somaliens qui avaient capturé un bateau de pêche seychellois, La Confiance,  en  novembre dernier, ont écopé d’une peine d’emprisonnement de 20 ans chacun, ce lundi 28 février, à Victoria, Mahé.

Le juge de la Cour suprême seychelloise, Duncan Gaswaga, a précisé que les pirates  ont été trouvés coupables sous la section 65 du Code pénal. «La poursuite a prouvé qu’entre le 16 et le 20 novembre 2010, les accusés étaient en possession illégale du bateau, la Confiance, et détenaient ses 7 membres d’équipage quand ils furent interceptés par les garde-côtes seychellois alors  qu’ils se dirigeaient vers la Somalie», a indiqué le juge.

M. Gaswaga  a cependant accepté le plaidoyer de l’avocat de la défense en faveur d’une atténuation de la sentence, en affirmant qu’il sera indulgent envers les accusés en raison de leur jeune âge, du fait qu’il s’agissait d’une première offence et qu’ils viennent d’un « failed state ». « La Cour comprend leur situation et celle de leur pays, mais cela ne justifie nullement le recours a la piraterie qui a infligé ( et continue a infliger) des peines et des souffrances énormes à des milliers de personnes », déclare le juge dans son verdit.

De son côté, le ministre seychellois de l’Intérieur et du transport, Joël Morgan, a accueilli avec satisfaction cette sentence, en ajoutant qu’elle allait envoyer un signal fort aux autres pirates qui sévissent dans cette partie du monde. «  Ils sont conscients maintenant que nous avons les moyens de les capturer, de les traduire en justice et les condamner à des peines d’emprisonnement, car ils menacent nos deux principales industries, en  l’occurrence la pêche et le tourisme », a jouté le ministre.

M. Morgan a rappelé  qu’à la suite d’un accord entre les Seychelles et la Somalie, les 10 pirates condamnés ce lundi pourraient éventuellement être transférés dans leur pays d’origine pour y purger leur peine. «  Les pirates somaliens représentent  10 % de la population carcérale des Seychelles et leur détention ici chez nous est forcement financée par l’argent des contribuables. Mais aussi longtemps que les infrastructures appropriées ne sont pas prêtes en Somalie, nous n’allons pas les rapatrier, car ils pourraient  être relâchés une fois en Somalie, ou bénéficier d’une réduction de leur peine d’emprisonnement », a conclu le ministre Morgan.

Source : Seychelles Nation, 1er mars 2011.