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Sharveen Seebaluck : Une Mauricienne, experte en marché de l’énergie, chez Goldman Sachs

14 août 2011, 00:00

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Sharveen Seebaluck : Une Mauricienne, experte en marché de l’énergie, chez Goldman Sachs

Elle a fait de Wall Street son quotidien. Parcours de Sharveen Seebaluck, jeune Mauricienne de 28 ans, diplômée du Florida Institute of Technology et travaillant aujourd’hui chez Goldman Sachs, banque d’investissement à New York.


Wall Street. Une rue qui nous propulse tout de suite dans le passé. 2008-2009, période de la crise financière mondiale. Au même moment, une jeune Mauricienne, Sharveen Seebaluck entamait une carrière à temps plein chez Goldman Sachs, une banque d’investissement sur le marché de l’énergie et qui est située dans le district financier de Manhattan à New York, à Wall Street.

Aujourd’hui, elle s’y trouve toujours, malgré la période traumatisante de 2008-2009 : « Je démarrais à peine ma carrière après l’école et à voir les stocks chuter de façon drastique tous les jours, les licenciements, les restaurants et magasins mettant la clé sous le paillasson et de plus en plus de gens demandant l’aumône dans le métro, ont été des moments très difficiles. »

« En même temps, cette étape a fait que les gens ont pu avoir une autre perspective sur les choses de la vie à favoriser, en particulier dans un environnement comme Wall Street, qui très motivé par les profits et les revenus », souligne la jeune professionnelle, qui réside aux États-Unis depuis 10 ans.

Après ses études secondaires à Maurice, en 2001, elle s’envole pour les Etats-Unis où elle obtient, quatre ans plus tard, un Bachelor of Science (BSc) en Electrical Engineering au Florida Institute of Technology. En 2008, elle décroche sa maîtrise en Engineering Management.

La Mauricienne raconte qu’elle a opté pour le Florida Institute of Technology car il s’agit d’abord d’une prestigieuse école d’aviation et d’aérospatiale, affiliée au programme de la NASA.

De plus, cette école est un rêve que nourrit Sharveen depuis sa plus tendre enfance. « Depuis mes 11 ans, j’ai toujours voulu être pilote. Mais comme je ne pouvais payer les frais additionnels pour cela, j’ai du changer mes plans de carrière à la dernière minute. Donc le Génie électrique semblait être un bon choix car elle offre plusieurs opportunités de carrière dans différents domaines », raconte celle qui dit évoluer dans un univers où personne n’a jamais entendu parler de l’île Maurice.

Malgré ses formations académiques d’ingénieur pluridisciplinaire, elle se retrouve aujourd’hui employée dans la finance new-yorkaise.

« Mon métier touche au marché des matières premières, axé en particulier sur le marché de l’énergie aux États-Unis. Mon quotidien au Power Sales and Trading Desk, ce sont les transactions très structurées concernant la vente de l’énergie. Un marché très fascinant, surtout pendant les chaudes journées d’été ou le froid de l’hiver, lorsque le prix de l’énergie peut considérablement fluctuer en seulement quelques heures », confie Sharveen.

Si elle se retrouve aujourd’hui à exercer à Wall Street, c’est également selon elle, un coup de chance.

« Même si j’ai brillamment réussi mes cours, je savais que je n’étais pas fait pour travailler comme ingénieur en électricité, parce que je n’étais pas aussi passionnée que mes camarades de classe. J’avais d’autres compétences que je voulais développer et j’ai donc orienté ma carrière davantage vers la gestion de projets et d’affaires », souligne Sharveen.

Alors qu’elle entamait sa maîtrise, notre compatriote a travaillé comme assistant d’enseignement à la faculté de génie électrique, afin de pouvoir financer ses études.

« J’ai aussi été Resident Director pour l’un des complexes d’appartements sur le campus. Un emploi qui m’a permis de payer mes frais d’hébergement », explique-t-elle.

Elle ajoute que son expérience à ces deux postes lui a permis de développer et d’acquérir de l’expertise qui lui a ouvert les voies du succès dans sa carrière.

Entamant sa dernière année de maîtrise, elle savait qu’elle devait se trouver un emploi après ses études. C’est un ami qui l’informe que Goldman Sachs (GS) recrute des ingénieurs qui se préparent à effectuer leurs stages d’été.

« A ce moment, je n’avais aucune idée de ce qu’était Goldman Sachs. Je connaissais seulement Intel, Microsoft, GE, Boeing. Mais l’heure était dure pour les non-résidents de trouver un job et GS était l’une des rares compagnies à employer des candidats de tous bords », avance celle qui souhaite pour l’instant poursuivre sa carrière sur le sol étranger.

C’est ainsi qu’elle passera l’été 2007 en stage à GS et y sécurisera en même temps un poste à temps plein à l’automne 2008.

Cette passionnée des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique trouve que c’est là un domaine dans lequel elle voudrait travailler, si jamais elle rentre au pays. En l’occurrence, stimuler la création de crédit-carbone qui pourrait ensuite être vendu aux grandes sociétés à l’étranger comme « projets » pour le commerce de crédits compensatoires.

« Maurice a beaucoup de potentiel dans ce domaine, mais il lui manque peut-être le savoir-faire nécessaire ou la volonté d’orienter pour le moment vers cette direction. Cependant, avec la hausse dans la demande énergétique, il nous faudra adapter nos moyens de production d’énergie et, par défaut aussi accroître notre efficacité énergétique », explique-t-elle.

« De mon île, je me souviens d’une fourniture d’eau qui se fait rare en période de sécheresse et en été, ou encore ces moments quand ma mère me criait dessus quand je n’éteignais pas les lampes ou la télé. Une chose est sûre. Tout cela m’a permis d’être très consciente de ma consommation (argent, nourriture, énergie/électricité), surtout dans un grand pays comme les États-Unis, où il y a une surabondance de tout, et où les gens sont de gros consommateurs », lance-t-elle.