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Shashi Desai président de «Link to Life» : «Je rêve d’un One stop centre contre le cancer»
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Shashi Desai président de «Link to Life» : «Je rêve d’un One stop centre contre le cancer»
Les sportifs qui s’élanceront samedi pour le «Ferney Trail» au Domaine de L’Etoile contribueront à lever des fonds pour «Link to Life».Face à l’augmentation du nombre de personnes atteintes du cancer, l’association lance un appel aux donateurs pour développer ses services, ses campagnes de sensibilisation, mais également son plaidoyer. Le point avec Shashi Desai, le président de «Link to Life».
La prise en charge des patients cancéreux dans les hôpitaux vous satisfait- elle ?
Déjà, il faut préciser que seuls deux hôpitaux dispensent la chimiothérapie, à savoir Candos et depuis peu l’hôpital du Nord. Concernant la radiothérapie, seul l’hôpital Candos possède les équipements, les cliniques ne la pratiquent pas non plus.
Naturellement, les services du gouvernement se trouvent débordés. Quelques fois, les patients n’ont pas de place pour s’asseoir en attendant leur visite et les spécialistes doivent aussi travailler dans des conditions diffi ciles.
Nous demandons depuis longtemps la création d’un hôpital dédié au cancer, qui proposerait dépistages, traitements, un service de soins palliatifs, un centre de recherche sur le cancer… L’infrastructure de l’hôpital de Candos est dépassée, jamais elle ne pourra être adaptée pour répondre à tous ces besoins ! ..
Les entreprises mauriciennes ont déjà permis de rénover un ward à Candos pour les enfants leucémiques. A l’avenir, pour réaliser ce projet de centre pour le cancer, comptez- vous beaucoup sur le partenariat publicprivé ?
Oui, je rêve d’un One stop centre contre le cancer. Je crois beaucoup dans ce projet et dans les partenariats liant le public au privé. En Inde, j’ai visité des hôpitaux où les pauvres sont soignés gratuitement ! Pour les autres patients, différents barèmes sont appliqués en fonction des revenus.
Et cela fonctionne admirablement bien ! A Maurice, en attendant ce futur hôpital du cancer, le ministère de la Santé pourrait commencer par orienter les patients cancéreux qui n’ont pas de lit disponible à l’hôpital vers les cliniques. Et, s’accorder avec les cliniques pour payer une contribution par jour et par lit.
« Link to Life » paye le transport vers l’hôpital des patients pauvres, pourquoi est- ce à une association d’assurer ce service ?
Les médecins et infirmiers nous appellent pour nous recommander des patients, qui habitent loin et qui sont trop faibles pour voyager par bus, ou trop pauvres pour payer leur trajet et celui de leur accompagnant. Link to Life a réalisé plus de 1 000 transports ces six derniers mois. Ce service représente Rs 1,7 million par an dans notre budget, c’est énorme, mais nous le faisons car peu de patients bénéfi cient d’un transport gratuit autrement.
En retour, le ministère de la Santé verse Rs 500 000 par an à notre association.
Nous lançons donc un appel aux entreprises qui pourraient fi nancer la différence, avec leur contribution CSR.
Le pays compte-t-il suffisamment d’oncologues pour suivre tous les patients cancéreux ?
Je pense que Maurice peut compter sur 10 oncologues dans les secteurs privé et public confondus. Mais il faut savoir que 1 500 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année et que les anciens patients, au nombre de 10 000 environ, doivent aussi être suivis régulièrement et sur le long terme.
Face à cette évolution des cas, ce qui est rassurant c’est que le plan d’action contre le cancer pour la période 2010- 2014 prévoit l’embauche de nouveaux spécialistes.
Etes-vous satisfait de la mise en application de ce plan d’action ?
Nous sommes déjà à michemin et Link to Life demande un mid-term review. Nous attendons la réponse du ministère de la Santé. Mais des choses se sont améliorées pour les patients ces dernières années.
Par exemple, la chimiothérapie a commencé à être décentralisée, avec l’ouverture de ce service à l’hôpital du Nord.
Dans le cadre du Plan national, Link to Life a adopté l’Inspection Visuelle avec l’acide acétique ( IVA), comme moyen de dépistage pour le cancer du col de l’utérus.
Concernant les soins palliatifs, dans quelles conditions les patients fi nissent- ils leur vie ?
Il y a un gros manque au niveau des services de soins palliatifs. Mais le Gouvernement fait quelque chose qui ne se fait pas à l’étranger, il donne de la morphine facilement pour les personnes qui souffrent à la maison.
Malheureusement, tous les patients n’ont pas forcément dans leur entourage des personnes disponibles pour les accompagner en fin de vie. Je crois donc qu’il faudrait une aide fi nancière pour les personnes dépendantes, ce qui leur permettraient de rémunérer des care- givers . Dans certains cas, Link to Life fait de l’écoute et rend des visites à domicile. Mais nous manquons de volontaires et de moyens fi nanciers pour payer le transport.
Le mieux pour nous serait de pouvoir compter sur un réseau de volontaires, qui pourraient intervenir rapidement dans les différentes régions en visitant les malades qui habitent près de chez eux.
Quels sont les projets d’avenir pour « Link to Life » ?
Chaque année, 450 nouveaux cas de cancer du sein sont dépistés à Maurice. Le service public compte envoyer 100 analyses HER2 à l’étranger pour savoir plus précisément quel traitement appliqué. 100 autres patients payent déjà une clinique pour envoyer ces tests.
Mais nous souhaitons que tous les patients aient la chance de bénéficier du meilleur traitement.
Nous espérons donc débuter bientôt un partenariat avec une entreprise privée qui fi nancera 100 tests HER2 supplémentaires.
Il nous reste donc à trouver des sponsors pour les autres patientes.
Chaque jour, vous lisez des articles dans les revues étrangères pour connaître les avancées de la recherche, les nouvelles techniques… Qu’est- ce qui vous a marqué récemment ?
J’ai lu qu’aux Etats- Unis, tous les patients cancéreux sont entrés dans une base de données, qui précise notamment le diagnostic précis, le traitement suivi et le nombre d’année qu’ils ont vécu après cette épreuve. Quand un nouveau patient se présente, les médecins américains utilisent cette base de données pour donner le traitement qui offre la plus grande espérance de vie. A Maurice, cette base de données n’existe pas… Pourtant nous ne manquons pas d’entreprises dans le domaine, ni d’informaticiens !
 
Link to Life Tel : 686 0666
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