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Shaukat Oozeer : Du nouveau chez les avocats
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Shaukat Oozeer : Du nouveau chez les avocats
Tout en rêvant de donner une adresse permanente au “ Bar Council’’, son nouveau président raconte son « rêve d’égalité».
Jugé coupable. D’être un «méchant garçon». Au-dessus de la moustache les yeux s’animent. «Ayo ne dites pas cela, mon fils va le lire». Faut penser à donner le bon exemple.
Surtout quand on est avocat. A plus forte raison quand on vient d’être élu, à l’unanimité, président du Bar Council, il y a deux semaines.
Enfin, «méchant». Tout est relatif. Et puis, c’était il y a plus de trente ans. A l’époque, Shaukat Oozeer était un collégien pétri de convictions. Et les prof du Saint Mary’s College écrivaient régulièrement à son sujet : «talkative» ou «homework not done». Avant de lui donner des «Saturday arrest». Ce qui ne l’a pas empêché de traverser sous le pont de Grande - Rivière, sur un arbre, pendant la grève des étudiants de 1975.
En définitive, rien dont ne puisse être acquitté. D’autant plus que Shaukat Oozeer est actuellement sur le board of governors du collège, en plus d’avoir l’un de ses trois fils qui y est scolarisé.
Avec le recul, l’avocat–président n’en finit pas de sourire quand il repense à cette période qui a formé l’avocat qu’il est depuis 25 ans. Le praticien qui, «a tendance à accepter les affaires de relations industrielles, parce que ce n’est pas exact de dire que l’on est spécialisé». Lui qui a «prêté serment un vendredi et commencé à travailler le lundi, à côté de sir Hamid Moollan», parce qu’en 1985, «il n’y avait pas d’apprentissage».
Une carrière suscitée par l’admiration pour Yusuf Aboobakar, actuel président de l’Electoral Supervisory Commission. C’est le passé de portlouisien de Shaukat Oozeer qui parle. L’un de ses amis d’enfance – «il l’est toujours », trente-cinq ans plus tard, s’appelle Abdullah Hossen.
C’est chez les Hossen que le jeune Oozeer est «frappé» par la personnalité de Yusuf Aboobakar. Idéal et «envie de servir» pousseront Shaukat Oozeer a annoncé à son père, moniteur d’auto-école qu’il veut être avocat. En passant par la case gestion d’entreprise. Car le jeune homme obtiendra d’abord un diplôme en management du South West London College. Avant d’étudier le droit à la London Guildhall University.
Des armes qui lui ont permis de «paraître dans l’affaire de Commission d’enquête du juge Sik Yuen», celle de la Central Water Authority, ou encore d’être commis d’office le mois dernier, pour l’accusé numéro un dans l’affaire de Steve Labonne, mortellement agressé par des co-détenus à la prison de Grande-Rivière- Nord-Ouest.
D’abord membre puis secrétaire du Bar Council, c’est à sa quatrième année de présence au sein de cette instance, que Shaukat Oozeer a été propulsé à la présidence, «c’est Yusuf Mohammed qui me l’a proposé», lors d’une élection où il n’avait pas de concurrent.
Et que compte faire le nouveau président à ce poste ? Le ton badin qui vous met tout de suite à l’aise devient sérieux.
Les boutons de machette aux armoiries de Middle Temple, là où il a été «called to the bar», flashent leur croix rouge.
Pour mieux nous expliquer que le contexte n’est plus le même. Que le Law Practitioners’ Act a été promulgé depuis le 15 décembre, rendant obligatoire pour les avocats d’être inscrit à la Bar Association. «L’une de mes priorités est de m’occuper du junior bar». Encadrer la centaine de jeunes avocats qui a prêté serment au cours de ces trois-quatre dernières années. Conséquence, «le barreau a plus que doublé en dix ans».
Concrètement, cela veut dire, donner une adresse permanente à un «bureau qui bouge avec son président». Et «le reste, c’est le rêve ».
C’est-à-dire transformer ce local éventuel en lieu de rencontre pour la profession, avec cafétaria et espace propice au travail, avec bibliothèque de référence à disposition. «Dans le passé, on a envisagé de le faire là où le Human Rights Centre».
Pragmatique, Shaukat Oozeer a déjà étudié la question. Il est conscient qu’il faudra trouver des fonds pour son projet.
«Je compte me tourner vers les membres pour augmenter les revenus de l’association», ajoute-t-il diplomatiquement. Avant d’affirmer qu’il compte poursuivre le réseau international de l’association, «comme cela on saura qui sont les étrangers qui viendront travailler chez nous».
Donner une «maison à l’association». Quand Shaukat Oozeer se raconte, le sentiment d’appartenance tient une part importante du récit. Son ton prend une certaine onctuosité. Pour raconter comment «le collège c’était ma deuxième maison ». Car, « il y a un genre d’homme que le Saint Mary’s produit. Ce ne sont pas des lauréats, pas des génies, ce sont des gens qui ont un coeur ».
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