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Sidina : S’exprimer par la photographie
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Sidina : S’exprimer par la photographie
L’apprentissage à travers la photographie, une méthode peu connue à Maurice mais qui mérite que l’on s’y attarde. En effet, c’est l’association «Sidina» qui offre à des enfants en difficulté scolaire la possibilité d’apprendre grâce à la photographie.
Cette association française est à Maurice depuis trois ans, en 2009, à travers le projet Diraloin Pans Divan. Tout a commencé avec des échanges de correspondance photographique à travers différents pays. Un échange de culture qui dépasse la barrière linguistique et permet à 1 200 enfants de faire plein de découvertes. Ces échanges s’étendent même jusqu’à la Grande île. C’est la française Karine Gougerot, photographe, qui lance cette activité à Maurice.
Une innovation pédagogique qui a pour but de permettre aux enfants de réfléchir, de penser, de créer et d’innover par le médium de la photographie. Une découverte pour plusieurs écoles et institutions non gouvernementales de l’île. A travers des ateliers, les enfants sont encouragés à s’exprimer. Grâce aux projets de Sidina les enfants associent la photographie à des ateliers liés à l’expression orale et écrite. L’apprentissage à la lecture et à l’écriture du français est aussi faite dans des ateliers de groupe par exemple sur la fabrication de livres.
Pour Karine Gourgerot qui est la fondatrice de l’association «la photo est un langage universel. L’enfant qui se voit en photo apprend à respecter et à estimer son travail». En changeant son regard sur son entourage on change aussi son regard sur lui-même. Aidés des enseignants et de Karine Gougerot, les enfants sont initiés aux images à travers l’observation de ce qui les entoure et les pousse à se poser des questions plus profondes. La photographie leur permet ainsi de faire d’extérioriser des émotions et d’en prendre conscience. Les enfants sont encouragés à écrire, à dessiner, à peindre et à faire des travaux manuels.
Entre 2009 et 2011, 441 enfants des écoles de la BEC et des écoles ZEP ont accepté de participer au projet. Des associations non gouvernementales ont aussi répondu positivement au projet de Sidina. L’encouragement pour eux c’est de découvrir par la suite leurs travaux dans des livrets ou des expositions de photos. L’association précise toutefois qu’elle ne dit pas quelle apporte une solution miraculeuse face au système d’éducation mauricien mais propose d’apporter une solution aux problèmes d’apprentissage de certains enfants mauriciens.
L’apprentissage des jeunes mauriciennes
Sidina a mis en place un projet sur une année qui consiste à travailler avec les enfants dès leur plus jeune âge. « Nous avions remarqué que plus de la moitié des enfants ne savaient ni lire ni écrire ». Ainsi Sidina collabore avec plusieurs écoles et institutions, la première école à avoir bénéficié de ce projet est l’école Eugène Dethise à Bambous. Des ateliers de lecture et d’écriture.
Durant deux trimestres ils ont appris à déchiffrer des sons et des mots et réussi à créer des livres par la photo. Durant leur expérience, ils ont éveillé les sens visuels, sensoriels et motrices des enfants en leur apprenant comment faire des lettres avec leur corps et se photographier.
Les actions de Sidina s’étendent aussi au niveau social avec 25 enfants nécessiteux de la Cité Anoska. Durant six mois, ils se sont livrés à des expressions corporelles et orales et on les pousse à s’intéresser à leur environnement. D’autres projets expérimentaux viendront avec l’école de La Montagne. Ils sont adaptés au cursus de chaque classe. Au mois d’août un nouveau programme sera introduit dans des écoles de la BEC à Port-Louis.
Des résultats concrets
Il y a plusieurs types de changement que l’association a pu déceler chez les enfants grâce à ce projet. Karine Gougeront explique qu’on a décelé des changements drastiques chez eux. Notamment une « remotivation » et une chute du taux d’absentéisme «non seulement durant les jours d’atelier mais un changement qui s’est étendu durant tout l’ensemble de la semaine». Nous avons constaté aussi qu’ils sont plus autonomes et responsables car ils ont pris confiance en eux-mêmes. Parmi les autres changements, nous avons pris conscience d’une amélioration orale et écrite : Ils s’expriment mieux en français. De plus, les professeurs et les photographes travaillent en étroite collaboration. «Les professeurs utilisent cette pédagogie pour les classes d’anglais également».
Caroline DUVAL
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