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Silvio Berlusconi a démissionné, Rome en fête
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Silvio Berlusconi a démissionné, Rome en fête
Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi a remis sa démission samedi au président Giorgio Napolitano sous les huées de la foule romaine venue célébrer le départ du "Cavaliere".
Agé de 75 ans, Silvio Berlusconi était depuis 2008 pour la troisième fois à la tête du gouvernement de la Péninsule.
Privé mardi de majorité absolue à la Chambre, il avait promis de démissionner une fois que le parlement italien aurait entériné une loi de stabilité financière réclamée par les partenaires européens de Rome pour rétablir la confiance des marchés dans les finances publiques de la Péninsule.
Après le Sénat vendredi, la Chambre des députés a entériné le texte en fin d''''après-midi, ouvrant la voie à une démission rapide de Berlusconi et à la formation d''un nouveau gouvernement.
Le "Cavaliere" a réuni une dernière fois son conseil des ministres dans la soirée, remerciant ses ministres et son sous-secrétaire à la présidence du Conseil Gianni Letta.
Il s''est rendu ensuite au palais du Quirinal pour remettre sa démission au président Giorgio Napolitano.
La voiture du président du Conseil a dû se frayer un chemin parmi une foule compacte de centaines de Romains qui l''ont copieusement sifflé et ont scandé "Clown, Clown" à son arrivée au Quirinal.
Un orchestre s''est installé près du palais présidentiel pour jouer l''Alleluia du Messie d''Haendel
Des habitants ont expliqué célébrer la fin de "l''ère Berlusconi", l''une des périodes de l''histoire récente italienne les plus riches en scandales.
"Cela m''attriste profondément", a déclaré Berlusconi à ses proches, cité par l''agence Ansa.
Le magnat des médias, arrivé au pouvoir en 1994 sur fond d''effondrement de la démocratie chrétienne et d''opération "Mains propres", a été président du Conseil en 1994-95, 2001-2006 et depuis la dernière victoire de son parti allié à la Ligue du Nord aux législatives d''avril 2008.
VERS UN CABINET RESTREINT
Le président Giorgio Napolitano devrait désormais charger l''ancien commissaire européen à la Concurrence Mario Monti de former le prochain gouvernement.
Celui-ci devrait former un cabinet restreint composé de techniciens, afin de tirer l''Italie hors de la crise de la dette souveraine.
Monti a été nommé mercredi dernier sénateur à vie par le président de la République, un décret inattendu qui a préparé le terrain à sa désignation à la tête du gouvernement. Samedi matin, il a eu des consultations avec Mario Draghi, le nouveau président - italien - de la Banque centrale européenne.
Selon certains politologues, son gouvernement pourrait être annoncé dès dimanche soir, avant l''ouverture des marchés.
Les prochaines législatives n''étant pas prévues avant 2013, un gouvernement technique pourrait disposer d''un an et demi pour faire adopter des réformes économiques douloureuses, mais il aura pour cela besoin du soutien d''une majorité parlementaire et risque de ce fait de tomber d''ici là.
L''accélération du cours de la vie politique italienne a été impulsée par Giorgio Napolitano et des parlementaires en réponse à la pression exercée par les marchés qui ont porté cette semaine les taux exigés sur les emprunts d''Etat italien à des niveaux frôlant les 7% pour le papier à dix ans, soit le seuil qui a vu l''Irlande et le Portugal se résoudre à demander l''aide de l''UE.
QUELLE MAJORITÉ POUR MONTI?
Le scénario d''une éviction programmée de Berlusconi a allégé les tensions en fin de semaine.
Mais il faudra à Monti, ou à toute autre personnalité nommée à la tête du gouvernement, obtenir un soutien politique suffisant pour réformer les retraites, le marché du travail et le secteur public ainsi que le réclament les partenaires européens de Rome.
Le Parti démocrate, principale formation de l''opposition de centre gauche, et des élus centristes ont promis d''apporter leur soutien au nouveau gouvernement.
La Ligue du Nord, alliée fédéraliste de Berlusconi, a déclaré qu''elle ne participerait pas à un gouvernement Monti.
Peuple de la liberté (PDL), le parti d''"Il Cavaliere", a accepté de soutenir un gouvernement Monti à condition que ce dernier s''en tienne à l''application des réformes décidées avec l''Union européenne, selon un député PDL, Mario Baccini.
"Nous avons donné au premier ministre Berlusconi un mandat pour procéder à des consultations afin de voir que le programme est celui convenu avec l''Union européenne, pour s''assurer que le gouvernement n''est pas politique et par-dessus tout pour vérifier le calendrier du nouveau gouvernement", a expliqué Mario Baccini à des journalistes.
"Les gouvernements techniques, ça n''existe pas, parce que tous les gouvernements sont politiques par le biais du vote du parlement", rappelait jeudi l''actuel ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini.
Et les atermoiements observés en Grèce cette semaine sont là pour rappeler que le passage du projet à la réalité peut être tortueux.
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