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Slumdog Millionaire : huit oscars, c’est trop!
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Slumdog Millionaire : huit oscars, c’est trop!
Lors des dernières secondes du film, je me suis posé cette question: le film de Danny Boyle méritait-il d’obtenir huit Oscars?
Je suis arrivé à la conclusion que non. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleure photographie, meilleure musique, meilleure chanson originale, meilleur montage sonore, meilleur montage, c’est trop bien payé. Mais comment expliquer cette razzia «boylienne»? Le réalisateur excessif de Trainspotting serait-il devenu, d’un coup, un bon metteur en scène?
Il a choisi de mettre en scène l’horreur. Les scènes de misère des bidonvilles de Bombay, bien que réalistes, ont été décuplées. La pauvreté (Mother India), les gangs (Company, Sarkar), la prostitution (Salaam Bombay) sont des thèmes déjà traités par les cinéastes indiens. Boyle n’a fait que reprendre des éléments gagnants.
La démesure de Boyle a fonctionné. Il fallait se souvenir de ces laissés-pour-compte. Et comment mieux se remémorer d’eux et se donner bonne conscience que de leur offrir huit statuettes dorées. La nouvelle Amérique d’Obama doit refaire son image. Tout le tapage médiatique autour de ce film, déjà encensé aux Bafta Awards, l’a conduit inéluctablement en haut du tapis rouge.
L’académie des Oscars a fait le choix de se démarquer des grosses productions hollywoodiennes cette année. En favorisant Slumdog Millionaire à L’étrange histoire de Benjamin Button, elle a récompensé la production la moins hollywoodienne qui soit. Un film au petit budget - $15 m contre $ 150 m pour Benjamin Button.
Le film de Boyle n’est pas mauvais. Je vous le conseille mais il ne vaut pas huit Oscars. Il ne reste plus qu’à espérer que le succès de Slumdog Millionaire, véritable trampoline pour Bollywood, permettra à ceux qui ne connaissent pas encore ce merveilleux cinéma, de découvrir les chefs-d’œuvre de Bombay, après avoir salué la copie…
 
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