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Solution à long terme

1 mars 2012, 00:00

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«Lamin anba ross.» C’est ainsi qu’on peut qualifier la situation de ceux qui viennent de prendre en main les affaires du
pays. Ceci après avoir pris connaissance de la situation financière de l’Assemblée régionale. Selon Serge Clair, sur les Rs 360 millions votés pour des projets de développement pour la présente année financière, Rs 280 millions ont déjà été «committed». C’est-à-dire plus de trois quarts du budget en un mois.

Toujours selon le Chef commissaire, le présent gouvernement n’a que Rs 80 millions pour réaliser des projets de développement jusqu’au 31 décembre 2012. Serge Clair parle de non respect de l’obligation morale et légale, en arguant que les procédures de gestion des finances publiques n’ont pas été respectées.

De son coté Gaëtan Jabeemissar, l’ancien Chef commissaire, estime qu’il était normal que son gouvernement investisse dans les projets. Quoi qu’il en soit, la population a besoin d’avoir plus de détails sur ce qui a été dépensé et ce qui a été « committed ». Le Chef commissaire a donné quelques exemples à l’Assemblée régionale, vendredi dernier. Mais il faut aller plus loin dans cet exercice en précisant la nature des projets en question avec les détails sur les engagements pris, les coûts et les dépenses faites.

Admettons que les choses aient été faites sans respecter les procédures comme l’affirme Serge Clair, qu’est- ce qui va se passer ? Absolument rien. Tout comme les rapports de l’Audit qui soulignent chaque année des irrégularités dans la gestion des affaires publiques. Le plus souvent il n’y a aucune suite.

Nos nouveaux dirigeants ont sûrement mis cette situation devant le Premier ministre. Ils cherchent légitimement des fonds
additionnels pour mettre en pratique leur programme gouvernemental que le peuple vient de plébisciter. Mais il est peut être temps d’attaquer ce problème a la racine.

Comment faire pour éviter ce genre de situation où un gouvernement arrive au pouvoir, trouve la caisse vide et doit attendre des mois avant de commencer à réaliser les projets sur lesquels le peuple s’est appuyé pour l’élire ?

Au sein de l’ensemble de la République, il faut des règlementations pour barrer la route à toute tentative d’utiliser l’appareil d’Etat à des fins politiques. Qui va faire des propositions fermes dans ce sens et prévoir des sanctions sévères pour surévaluation des projets et mauvaise utilisation des fonds publics ? Qui va oser aller plus loin dans la direction de la bonne gouvernance ? Et si Rodrigues montrait le chemin en proposant des solutions à long terme.


 

Benoit JOLICOEUR