À 24 heures du second round des négociations de Maputo, le Groupe international de contact (GIC) se met à l’écoute de toutes les mouvances et tendances. Il se trouve au centre de tirs groupés. Le président de la HAT, Andry Rajoelina doit en tirer profit.
 
Les partisans de Andry Rajoelina ont annoncé la couleur. Ils ont évoqué les acquis du mouvement populaire en vue du changement pour attirer l''''attention des médiateurs étrangers. Un discours qui suscite déjà bien des critiques des autres tendances. Les discussions sur la répartition des sièges au sein des structures de la Transition risquent d''être chaudes durant le deuxième sommet des quatre mouvances politiques malgaches qui débute demain, toujours à Maputo.

Les rencontres de la délégation du «Joint Mediation Team of Madagascar» conduite par l''ancien président mozambicain Joaquim Chissano, avec différentes entités politiques et la société civile au Carlton ont servi d''avant-goût à Maputo II. Gabriel Rabearimanana, un des membres des Forces de changement reçus par les médiateurs samedi à 10 heures, semble préparer l''opinion sur une éventuelle organisation  d''autres réunions pour résoudre la crise malgache. «Maputo I n''est pas la fin du processus. Cela n''en est qu''un élément», a-t-il soutenu samedi.

Le membre de la Haute autorité de la transition Pierre Andrianantenaina a ajouté qu''il est possible de trouver un accord sur la désignation des chefs des institutions prévues. Mais la difficulté portera sur le pourcentage de sièges attribués à chaque mouvance. «Si Maputo II ne refléte pas le changement voulu par le peuple, il faut s''attendre à une démonstration de force populaire d''une certaine ampleur du côté des partisans d''Andry Rajoelina», a-t-il anticipé lors d''un entretien au Carlton.

Adhésion massive

Joaquim Chissano a rapporté hier à la presse, avant son départ pour Maputo, que le président Andry Rajoelina a réaffirmé sa disposition à s''impliquer dans la démarche nécessaire à la recherche de solutions à la crise. «Il s''est montré satisfait de voir l''adhésion massive à la Charte de la Transition», a-t-il déclaré en évoquant 69 signatures apposées. Dans ses explications, l''ancien président mozambicain s''est abstenu d''aller plus loin pour respecter le principe de non-ingérence.

Dans le camp de la mouvance Albert Zafy, le chef de file aux négociations du Carlton, Emmanuel Rakotovahiny a manifesté la volonté de sa délégation de rejoindre Maputo pour dialoguer. Selon lui, le doute a été levé concernant l''interprétation de la Charte de la Transition.

Les partisans de Marc Ravalomanana, quant à eux, attendent jusqu''à la dernière minute la libération de leur «Premier ministre» Manandafy Rakotonirina mis en résidence surveillée à Mantasoa. Ce dernier aurait dû figurer dans la délégation de Maputo dès la première rencontre. Interrogé sur ce point, Joaquim Chissano a répondu hier que le sujet a été soulevé durant son entrevue avec Andry Rajoelina. Ce dernier a évoqué «une prise de responsabilité» suivant la charte des valeurs signée par les quatre chefs de file des mouvances politiques.

Un culte œcuménique sous tension
Quelques dizaines de personnes sont sorties du gymnase couvert de Mahamasina hier, à l''entrée de Andry Rajoelina. C''était là qu''a été célébré un culte œcuménique pour la patrie et pour la prochaine rencontre de Maputo. Les membres de la Haute autorité de la transition et du gouvernement y sont venus nombreux. En revanche, aucun représentant des trois autres mouvances n''y a été aperçu.
 
Fano Rakotondrazaka
(Source : L’express de Madagascar)

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