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Stéphan Buckland: «C’est la première fois que je ressens un tel goût d’inachevé»

24 août 2009, 15:18

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Le sprinteur mauricien revient sur les Mondiaux de Berlin où il n’a pu atteindre la finale du 200m. Une grosse déception pour lui qui voulait tellement terminer en apothéose son parcours aux Championnats du monde avec une finale.

 

On espérait vous voir en finale des Mondiaux de Berlin sur 200m, mais malheureusement ça ne s’est pas passé comme prévu…

Même moi, je me voyais en finale. Malheureusement, une blessure ou un pépin physique, reste du domaine de l’imprévisible.

En fait, je n’ai pas été blessé à proprement parler.  C’était des crampes. J’ai été victime de crampes aux deux mollets juste à la sortie des starting-blocks, et vu la douleur atroce que cela m’imposait, je n’ai pu poursuivre mon effort. Et l’aventure s’est arrêtée en quart de finale pour moi…

Même si cela vous a privé d’une éventuelle place en finale du 200m, rassurez-nous, physiquement, il n’y a pas de dommage…

Non, rien de grave. Ce n’est pas vraiment une blessure. C’est des crampes aux mollets au même moment. A titre de comparaison, ce que j’ai eu c’est semblable à un avion qui perd ses deux réacteurs au même moment. Donc, c’est impossible pour moi de continuer.

Ça doit engendrer une énorme frustration que de devoir quitter les Mondiaux plus vite que prévu, à cause de crampes aux mollets, d’autant que c’était vos derniers Championnats du monde…

En effet, c’est la première fois que je me sens mal après une élimination. C’est la première fois que je ressens un tel goût d’inachevé. Je voulais me battre, mais physiquement c’était impossible. J’étais impuissant devant les faits.

Et puis, après avoir enchaîné trois finales mondiales en 2001 à Edmonton, 2003 à Paris et 2005 à Helsinki où j’ai eu l’occasion de m’exprimer totalement, c’est frustrant de s’arrêter dans ces conditions-là pour mon baroud d’honneur aux Mondiaux.

En 2007, c’était différent, j’étais blessé et je savais que je pouvais faire une croix sur les Mondiaux d’Osaka. Mais, cette année, je me suis senti particulièrement bien durant les mois de juin et de juillet. Dans ma tête, j’étais à cent pourcent sûr d’être en finale. Mais, le sort en a décidé autrement…

Vous auriez pu, effectivement, être dans une finale historique avec les 19.19 qu’a réalisé Usain Bolt. Cela vous inspire quoi cette performance du prodige jamaïcain?

Je pense que ceux qui ont disputé cette finale doivent s’estimer fiers et gâtés d’avoir pu courir dans la course la plus rapide de l’histoire sur cette distance. Courir dans une course où le record du monde tombe, ça doit faire définitivement plaisir à pas mal d’athlètes. Ils pourront toujours se dire qu’ils étaient parties prenantes de cet exploit.

Comme vous l’avez annoncé en début d’année, Berlin sont vos derniers Mondiaux. Maintenant, comment s’annonce la suite de votre carrière?

En effet. A Berlin, j’ai fais mes adieux aux Championnats du monde, car je ne me vois pas rester à un niveau me permettant de prétendre à une finale mondiale à 34 ans, en Corée du Sud en 2011. Cela dit, je vais continuer avec les Championnats d’Afrique, les Jeux de la Francophonie, les Jeux du Commonwealth et les meetings européens.

Et après votre retraite, qu’envisagez-vous de faire?

J’ai déjà commencé à m’occuper de jeunes athlètes. Une fois que j’aurais définitivement mis un terme à ma carrière en tant qu’athlète, je pense me consacrer à la formation des jeunes. Ceci, avec l’espoir de produire dans quelques années un athlète, voire plus, capable de prétendre à une finale mondiale et pourquoi pas une médaille mondiale. Ce serait vraiment la plus belle chose qui pourrait m’arriver désormais.

Et que retiendrez-vous de ces huit dernières années au plus haut niveau mondial?

Enormément de savoureux souvenirs. Mais, le plus marquant reste le soutien des Mauriciens dans mes différentes entreprises. Je voudrais, d’ailleurs, dire un grand merci à tous les Mauriciens pour leur soutien durant toutes ces années, depuis que j’ai entamé ma carrière professionnelle en 2000. C’est vrai qu’il y a beaucoup de travail derrière, mais il y a aussi le soutien de toute une population qui permet de s’attaquer à des objectifs comme les Mondiaux d’athlétisme avec sérénité et ambition.