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Surplus de la production de sucre : les producteurs inquiets de l’impact sur le prix

19 mars 2012, 00:00

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Surplus de la production de sucre : les producteurs inquiets de l’impact sur le prix

Un surplus de la production européenne de 18,3 millions de tonnes contre 16 millions l’année dernière fait craindre le pire. Etant la principale destination de nos exportations, l’Europe qui traverse une crise sans précédent ne finit pas de donner des sueurs froides aux opérateurs mauriciens.

Les plus à plaindre en ce moment sont les producteurs sucriers locaux.  «Nous sommes inquiets» soutient Jean Noël Humbert, Chief Executive Officer (CEO) de la Mauritius Sugar Syndicate.

Et pour cause. Trois facteurs sont à l’origine de cette inquiétude. La plus évidente et incontournable, c’est la rémunération des nos exportations qui est effectuée en euro, la monnaie européenne. « La tendance à l’appréciation de la roupie nous inquiète. »

L’évolution de la roupie est au centre de nos préoccupations commerciales dans un pays qui dépend énormément sur l’exportation pour sa survie. Forte, la roupie constitue un cauchemar pour les exportateurs. Cela signifie une baisse de revenu alors que le coût de production a tendance à augmenter. Faible ou flottante, elle rend heureux les consommateurs.

Deuxième facteur non moins important, c’est le prix du sucre sur le marché de Londres. La tendance est à la baisse. Au 12 mars 2012, la tonne de sucre était de US $ 631 sur le marché de Londres. Selon les cours effectués le 7 octobre 2011, la tonne se vendait à US $ 641,70 soit une baisse de 1,03%. A l’ouverture la veille, la tonne s’offrait à US $ 652,20 et US $ 648,40 à la clôture.

« Le prix mondial de référence du sucre brut a enregistré en 2010 une succession de pics et de corrections à la baisse avant d’atteindre en février 2011 son niveau le plus élevé depuis 30 ans, soit 36,08 cents/lb (795.4 USD/t) » peut-on lire sur le site agri-outlook, un site d’information conjoint de l’ Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) et de l’United Nation’s Food and Agricultural Organization (FAO). Le plus important pic se chiffrait à $ 876,30 et la baisse la plus conséquente était de $ 582.

Le troisième facteur pourrait compliquer davantage la situation des producteurs locaux. Ce n’est ni plus ni moins qu’un surplus de production en Europe. Les chiffres ont été confirmés début décembre par le conseil spécialisé de France AgriMer pour la filière sucre. La production européenne atteindrait les 18,3 millions de tonnes contre 16 millions l’année précédente. Une hausse attribuée principalement à la France et à l’Allemagne qui à elles seules concentrent 70% de la production européenne hors quota, estimée à 5,3 millions de tonnes.

Véritable casse-tête pour le Syndicat des Sucres. Car, son partenaire stratégique aux termes d’un accord signé en 2008 n’est autre que Südzucher. Il s’appuie sur son partenaire pour la commercialisation de son sucre raffiné en Europe. C’est aussi le plus grand producteur de sucre et d’édulcorant d’Allemagne et le leader sur le marché européen de sucre.