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Suspension de visas : « Je ne suis pas certain que cela honore la France », Me Fahmi
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Suspension de visas : « Je ne suis pas certain que cela honore la France », Me Fahmi
Dans une interview au quotidien Al-watwan, mardi, le ministre comorien des Relations extérieures, Me Fahmi, déplore la décision de la France de suspendre la délivrance de visas aux ressortissants des Comores. L’essentiel de cet entretien.
Q.  L’ambassade de France auprès de l’Union des Comores vient de décider la suspension de la délivrance de visas à tous les types de passeports. Comment percevez-vous cette décision unilatérale?
R. La France est un pays souverain et peut donc prendre toutes les décisions qu’elle veut en rapport avec cette souveraineté…
Q. Le communiqué (de l’ambassade de France) explique que cette décision a été motivée par le refus du gouvernement comorien de signer, après rencontre, un projet d’accord entre les deux pays.
R. Je suis étonné par ce communiqué! C’est vrai qu’il y a eu une rencontre durant laquelle ils ont fait leurs propositions et nous leur avons remis un document. Manifestement, leur rapport possède des éléments qui n’ont pas été discutés durant la rencontre et sur le fond, la question n’était pas résolue.
Q. Que veut la France pour les Comores?
Je pense que l’ambassadeur de France qui est en poste à Moroni ne veut pas que les Comoriens émettent des avis. Leur rapport n’a pas pris en compte les exigences comoriennes pour résoudre la question.
Q. Quelles sont donc les mesures qui sont prises pour répondre aux récentes dispositions françaises comme le rappel de l’ambassadeur des Comores à Paris?
Aucune mesure n’a fait l’objet de décisions. J’attends le conseil des ministres au cours duquel nous allons étudier en toute sérénité cette situation. Mais nous avons la ferme conviction que l’Onu ne s’était pas trompée en 1976 en affirmant que Mayotte est comorienne…
Q. La suspension de visas aux Comoriens concerne, en quelque sorte, les pays européens même si les communiqués annoncent seulement le territoire français puisque la France représente aussi l’Union européenne aux Comores. Comment appréciez-vous ces décisions?
R. C’est désolant ! Il est assez curieux de voir que nos amis utilisent le litige mahorais pour empêcher les Comoriens de se rendre en Europe. Je ne suis pas certain que cela honore la France. Mais de notre côté, nous allons continuer à défendre les Comores dans le respect des lois internationales.
Q. Ces derniers temps, les comoriens ou certains d’eux sont indexés “d’anti-français” en voulant défendre les Comores. Quel est votre avis sur ces attaques?
R. Je voudrais rappeler à juste titre ce qu’a dit samedi le président Sambi. “Nous ne sommes pas anti-français… Nous aimons la France et sa culture mais avons des divergences avec les autorités françaises par rapport à l’île comorienne de Mayotte”. Et nous le disons… de nombreuses personnalités françaises Martin Aubry, François Hollande et Le Pen ont-elles aussi dénoncé ce qui s’y passe et elles n’ont pas été qualifiées “d’anti-français”, que je sache! Les fonctionnaires français de l’ambassade tentent de nous créer un complexe mais moi, je n’en développe aucun…
(Photo : Moroni, capitale de la république des Comores)
(Source :  Irchad Ousseine Djoubeire/Al-watwan, 29 mars 2011.)
 
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