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Syrie : des attentats meurtriers à Damas font 44 morts
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Syrie : des attentats meurtriers à Damas font 44 morts
Quarante-quatre personnes ont été tuées, le vendredi 23 décembre, dans deux attentats suicides à la voiture piégée contre des bâtiments des services de sécurité à Damas, la capitale syrienne, au lendemain de l''''arrivée dans le pays d''experts de la Ligue arabe.
Ces attaques, dont le dernier bilan a été fourni par un porte-parole du ministère de l''Intérieur dans une allocution à la télévision, sont les plus meurtrières depuis le début du mouvement populaire contre le régime du président Bachar al Assad, violemment réprimé par les autorités depuis neuf mois.
Le porte-parole a désigné Al Qaïda comme responsable de ces attaques qui ont visé à une minute d''intervalle, en milieu de matinée, un immeuble administratif de la sécurité d''Etat et un bâtiment des services de renseignement centraux.
Cent soixante-six personnes ont été blessées, a ajouté le représentant du ministère. La télévision syrienne a diffusé des images des secours recouvrant des corps ensanglantés sous des couvertures et évacuant des blessés sur des brancards au milieu de débris calcinés.
"C''est une escalade des opérations terroristes auxquelles la Syrie est exposée depuis ces neuf derniers mois", a déclaré le porte-parole. "Ces deux opérations suicides montrent une nouvelle fois le vrai visage du complot qui ébranle la stabilité de la Syrie."
Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, le Liban avait prévenu Damas cette semaine de l''infiltration d''éléments d''Al Qaïda en territoire syrien.
"Les autorités libanaises nous ont prévenus il y a deux jours qu''un groupe d''Al Qaïda s''était infiltré en Syrie à partir d''Ersal (ville du nord du Liban-NDLR)", a dit Djihad Makdesi dans un communiqué adressé à Reuters.
"Ces attentats sont l''oeuvre de terroristes tentant de saboter le désir de changement", a-t-il ajouté.
MANIPULATION DU RÉGIME ?
Le Conseil national syrien (CNS), qui réunit les opposants au président Assad, a mis en garde contre une manipulation du régime. "Nous soupçonnons le régime d''avoir organisé (les attentats) lui-même", a dit Basma Qadamni, porte-parole du CNS.
Les opposants se sont montrés surpris de la vitesse avec laquelle les autorités ont montré du doigt Al Qaïda, à peine une heure après l''explosion des voitures piégées dans un quartier hautement surveillé par la police où la circulation automobile est restreinte.
Ces attentats surviennent au lendemain de l''arrivée dans la capitale syrienne d''une première équipe de responsables de la Ligue arabe pour préparer une mission d''observation chargée de s''assurer de la mise en place d''un plan pour résoudre la crise.
Une cinquantaine d''observateurs proprement dits partiront lundi pour la Syrie, a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue à l''agence égyptienne Mena.
Ce plan de la Ligue arabe, accepté le 2 novembre par le régime syrien, prévoit notamment le retrait des troupes déployées dans les villes, la libération des prisonniers politiques et l''ouverture d''un dialogue avec l''opposition.
Les délégués de l''organisation panarabe se sont rendus sur les lieux des attentats, selon la télévision d''Etat.
A Washington, le département d''Etat a condamné ces attentats. "Rien ne peut justifier le terrorisme d''aucune sorte et nous condamnons ces actes", dit Mark Toner, porte-parole du département d''Etat américain, dans un communiqué.
"Il est crucial que les attentats d''aujourd''hui ne fassent pas obstacle à la mission d''observation de la Ligue arabe de s''informer et d''empêcher les violations de droits de l''homme pour protéger les civils. Nous espérons que cette mission se poursuivra sans entrave dans une atmosphère de non-violence."
RISQUE DE GUERRE CIVILE
L''Onu estime qu''au moins 5.000 décès sont liés à la contestation et à la répression depuis la mi-mars. Les autorités syriennes, qui affirment elles être en lutte contre des "bandes terroristes" soutenues par l''étranger, font état d''au moins 2.000 morts dans les rangs de l''armée et des forces de sécurité.
L''évolution de la situation, et l''apparition d''une "Armée syrienne libre" formée notamment de déserteurs, font craindre que la Syrie ne bascule dans une guerre civile.
Le mois dernier, une explosion de faible puissance s''était produite à proximité d''un immeuble du renseignement à Damas.
Selon l''opposition syrienne, la répression a franchi un cran supplémentaire depuis que Damas a donné lundi son accord à l''envoi des observateurs de la Ligue arabe.
L''Observatoire syrien pour les droits de l''homme dit avoir recensé plusieurs centaines de morts depuis lors, victimes d''opérations menées dans le nord et le sud par les forces syriennes.
Assad, accusent les opposants, voudrait mater la contestation avant que la mission des observateurs de la Ligue arabe soit au complet, ce qu''elle espère être d''ici la fin de la semaine prochaine.
 
Par Erika Solomon (Reuters)
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