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Syrie : les massacres et les affrontements s''intensifient

22 décembre 2011, 00:00

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Avec plus de 250 morts dans les dernières 48 heures (mardi et mercredi), les violences ont rarement fait autant de victimes. L''''insurrection se transforme en guerre civile entre armée régulière et déserteurs.

L''Observatoire syrien des droits de l''Homme a accusé mercredi le régime syrien d''avoir commis un «massacre» la veille dans le nord du pays où 111 civils ont été tués par les forces de sécurité alors qu''ils tentaient de fuir un village. Selon l''organisation, «des dizaines de civils» ont été encerclés par l"armée dans le village de Kafroueid, dans la région de Jabal al-Zaouia.


Ce regain des massacres peut s''expliquer en partie par une perte d''unité de l''armée syrienne. Celle-ci n''hésiterait pas à se venger sur les familles des rebelles, comme l''expliquent de nombreux témoignages. Mais la raison principale de l''augmentation dramatique du nombre de morts est sans doute le passage progressif d''une protestation pacifique à une insurrection violente et armée.

Affrontements meurtriers
Les affrontements meurtriers entre l''armée régulière et l''Armée syrienne libre (ASL) sont devenus en effet quotidiens dans le pays depuis plusieurs semaines. Lundi, lors d''affrontements, une centaine de déserteurs auraient ainsi été tués. La région de Djebel al-Zawiya serait elle en partie contrôlée par les insurgés.

Le reporter Georges Malbrunot écrit sur son blog : «Selon les services de renseignements français, l''ASL est forte de quelque 8000 hommes, mais dans l''ensemble peu habitués aux combats, issus souvent de l''administration de l''armée. La majorité de ses membres sont en fait de jeunes appelés qui ne sont pas retournés à leurs casernes à l''issue d''une permission. Localement, ils s''appuieraient sur des milices qui ont décidé de rejoindre la contestation

Mi-novembre, Jean-Pierre Perrin de Libération s''est rendu à la frontière libano-syrienne, à la rencontre de ces déserteurs. A l''époque, ils commençaient tout juste à s''organiser et les escarmouches n''étaient pas aussi régulières. «L''intérêt de Damas, c''est qu''une certaine quantité d''armes passent []la frontière] pour justifier sa version des événements, à savoir que le pays a affaire à des bandes armées, et non à une population en révolte. C''était faux, mais ça devient vrai. En plus, cette Armée syrienne libre ne constitue pas une vraie menace. Elle manque de tout, armes, munitions, structures mais aussi de vrais officiers», soulignait alors Wissam, un chercheur libanais.

Les gesticulations de la communauté internationale
Alors que Damas multiplie les fausses ouvertures pour gagner du temps, le Conseil de coopération de Golfe (CCG), qui regroupe les six monarchies de la péninsule arabique, a demandé au gouvernement syrien de stopper immédiatement «la machine à tuer» et de libérer les détenus, «comme premier pas pour entamer l''application du protocole» sur l''envoi d''observateurs.

A Washington, Victoria Nuland, la porte-parole du département d''Etat, a fourni plus de détails sur le déploiement de ces observateurs arabes. Selon elle, «la Ligue arabe veut commencer à en déployer 300 ou 400 d''ici la fin de la semaine dans au moins dix endroits en Syrie». On ne sait pas vraiment ce qu''ils pourront voir. Pour le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, ils pourront «accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles».

L''assemblée générale de l''ONU a adopté lundi une résolution condamnant les violations des droits de l''Homme en Syrie. Les 15 pays du Conseil de sécurité ont entamé des négociations sur un projet de résolution proposé par la Russie, qui condamne les violences «commises par toutes les parties».La France a elle dénoncé «une tuerie d''ampleur sans précédent». «Il est urgent que le Conseil de sécurité des Nations unies se prononce par une résolution ferme qui exige la fin de la répression», a insisté ce mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Photo : Image tirée d''une vidéo diffusée montrant des soldats asyriens devant les corps de civils tués par des forces de sécurité à Rastan, dans la province de Homs.

Sources : Libération.fr & AFP.

 

 

Libration.fr & AFP.