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Sécurité alimentaire: potentiels agricoles non exploités par manque de volonté politique
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Sécurité alimentaire: potentiels agricoles non exploités par manque de volonté politique
Maurice a des capacités qui ne sont pas exploitées. Les planteurs, les syndicalistes et d’autres citoyens en faveur de l’autosuffisance alimentaire ne cesseront de dire que le pays détient des potentiels mais que la volonté politique est absente.
Le classement de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) ne laisse pas indifférent. Classé 40e sur un total de 42 pays africains, Maurice n’est pas une référence en ce qu’il s’agit de sécurité alimentaire. Et ce, même si les planteurs arrivent à produire la quantité de légumes consommée par les Mauriciens.
Le président de la Small Planters’ Association, Sunghoon Kreepalloo affirme que la majorité des Mauriciens continuent à consommer des légumes locaux. « Nous arrivons à produire 20 % du panier de consommation de la population. Mais des 80 % restants, il y a au moins 30 % qui pourrait être produits par les agriculteurs mais nous sommes très loin de cette objectif », explique le président de l’association. Ces 30 % seraient, en fait, le poisson, les grains, les condiments qui pourraient être produits par les Mauriciens pour les Mauriciens.
Autre lacune révélée par les planteurs est le manque de planification nationale en ce qu’il s’agit de production de légumes. « Les planteurs ne savent pas qui produit quoi et dans des cas de surproduction, ce sont les planteurs qui souffrent », poursuit Sunghoon Kreepalloo.
Un autre point qui devrait être adressé par les dirigeants a trait à la sensibilisation des Mauriciens à consommer des produits locaux et à décourager l’importation des légumes. Jack Bizlall qui a récemment conduit un forum sur l’agriculture, n’hésite pas à critiquer le manque de volonté politique sur cette question.
« Nous sommes l’un des rares pays à faire des recherches sur les produits de consommation. Nous avons le potentiel de produire à Maurice, à Rodrigues et à Agaléga. Mais la politique a choisi d’orienter l’économie vers les services et d’utiliser les terres agricoles pour la construction », explique Jack Bizlall en précisant que Maurice détient les capacités et la main d’œuvre requise pour une production des denrées alimentaires.
Jack Bizlall suggère également la création d’une police d’assurance pour les petits planteurs ainsi qu’une planification de la production. « Certains denrées doivent être produites en grande quantité et d’autres à petites échelles. Mais il faut que les planteurs communiquent avec d’autres pour éviter le gaspillage. Et dans des cas pareils, il faut que les planteurs soient assurés », souligne-t-il.
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