« Mo ramasse tou ban tissu ki dumun pa servi ek mo travay avek sa », affirme Eric Laviolette. La particularité de cet habitant de Tamarin est qu’il récupère deschutes de tissus pour réaliser une multitude d’objets. Parmi ses produits, on retrouve des coussins de différents styles, des appliques pour murs et d’autres objets décoratifs.

Il n’a pas de machine à coudre et tous ses produits sont entièrement faits à la main. « Mo pa servi masin. Mo coude ek zegui ek difil », lance-t-il.

 Sa passion pourla couture, il l’a héritéede sa mère et de sa tante qui passaient beaucoup d’heures à coudre des vêtements pour la famille. Il se souvient encore de sa soeur Pascaline et lui-même qui ramassaient tous les tissus qui traînaient dans la maison pour les raccommoder. « Nou ti pe badiner ek koud ban pies pou fer kuma enn tapis », se remémore-t-il. Souvent, ça nedonnait aucune forme, mais Eric était content à l’idée qu’il était en train de coudre.

« Mo ti tousel garson dan kour koutir »

Au fil des raccommodages, Eric Laviolette a démontré que le métier de couturière se conjugue aussi au masculin. En 2008, alors qu’il est dans la restauration avec un calendrier très chargé, il trouve néanmoins du temps pour vivre sa passion.

Il s’inscrit à des cours de couture dispensés par le National Women Councilau centre social du village. « Mo rappel bien dan sa kour la mo ti tousel garson ek mo profeser ti kontan moi parski mo ti pe koud bien », explique-t-il. D’ailleurs, il se dit trèsreconnaissant envers soninstitutrice Jacqueline Boucherville,qui lui a appris plusieurs techniques.

Après trois années de formation, il décide de lancer son propre atelier où il consacre une bonne partie de son temps à sa passion. Pour l’instant, Eric n’a qu’un seul objectif. Fabriquer le maximum de produits pour faire une exposition et surtout les mettre sur le marché. Il a déjà loué un bâtiment et compte exposer ses produits.

Eric a fait plusieurs métiers avant de se fixer sur son business. Il a été fleuriste et assistant en dessin à l’école de Pointe Tamarin. Aujourd’hui, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il envisage de travailler avec d’autres matières, comme du papier recyclé et ouvrir un magasin bientôt.