C’est un Teddy Riner décontracté que nous avons rencontré hier après-midi. Il nous a confié que son objectif prioritaire demeure la conquête de la médaille d’or aux Jeux olympiques de Londres en 2010.

? Quel est le but de votre visite à Maurice en compagnie de vos camarades du Club Levallois ?

C’est une île qui m’a toujours fasciné à force d’en avoir tellement entendu parlé comme destination touristique. On a eu une proposition des autorités mauriciennes pour un échange et un stage avec les judokas mauriciens.

On a accepté et je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui ont rendu ce déplacement possible. Personnellement, c’est la première fois que je viens ici et je suis très heureux.

? Actuellement en pleine préparation pour les Mondiaux de Tokyo, en quoi cette visite d’une semaine à Maurice vous est bénéfique ainsi qu’aux autres judokas de votre club ?

On sort d’une grosse période de préparation intense. Cela fait du bien de venir décompresser un peu avant de redoubler d’effort pour les Championnats du monde. En sus de cela, notre séjour s’insère dans le cadre d’un partage avec les judokas mauriciens qui pourront bénéficier de notre présence pour les aider dans leur préparation pour les Jeux des îles de l’année prochaine.

? Comment se passera cette semaine avec les judokas mauriciens ?

Ce sera plutôt un stage commun dans un esprit de partage. L’idée est de partager notre expérience, notre vécu et notre savoir-faire durant cinq jours. Mercredi, il y aura une compétition de gala et ce sera un bon exercice tant pour nous que pour les Mauriciens.

? Teddy Riner c’est déjà un grand champion qui ne se présente plus.

Il paraît que oui. C’est sûr que j’ai atteint une notoriété grâce au judo mais je garde les pieds bien sur terre. Ce n’est pas une fi n en soi, car, en tant que sportif de haut niveau, je ne dors pas sur mes lauriers. J’avance et je vois plus loin. Je suis encore jeune et j’ai encore toute ma carrière devant moi.

? Justement, à 21 ans, vous avez déjà presque tout gagné sur la scène internationale.

Comment expliquez votre ascension fulgurante ?

Il n’y a pas de secret. C’est beaucoup de travail et de sérieux à l’entraînement. Sans compter un bon encadrement et l’élément chance aussi. On ne devient pas champion par miracle et du jour au lendemain. Il y a beaucoup de sacrifice derrière.

? Etre comparé à David Douillet, Yasuhiro Yamashita et Naoya Ogawa pour avoir glané simultanément les titres mondiaux des poids lourds et des toutes catégories, ça vous fait quoi ?

C’est une immense fierté pour moi. Détenir ces deux titres de champions du monde en même temps, c’est quelque chose d’exceptionnelle.

Après il faut poursuivre sa route. Ne pas rester sur cela. Continuer à aspirer à des sommets plus hauts.

? Atteindre aussi rapidement que brillamment les sommets, est-ce facile à gérer au quotidien pour un jeune comme vous ?

Tout est dans la mentalité. Certes, j’ai explosé très tôt au niveau mondial, mais je reste humble grâce à mes proches et ma famille principalement. Ceux-là m’aident grandement dans ma carrière.

? En parlant de vos aspirations, vous faites sans doute référence à l’or olympique…

Exactement. Une médaille d’or olympique demeure mon objectif. En 2012 aux Jeux Olympiques de Londres, mon but prioritaire est d’aller décrocher la médaille d’or. Je travaille dans ce sens pour mettre toutes les chances de mon côté.

? Avant tout, il y aura les Mondiaux de Tokyo.

Ces championnats du monde, c’est la grande compétition de cette année. Il ne faudra pas se louper. Ce sera une étape importante dans la quête de la médaille d’or olympique dans deux ans.

? A Pékin en 2008, vous finissiez troisième avec une médaille de bronze alors que beaucoup d’espoir était placé en vous pour remporter l’or. Est-ce une déception ?

Pas du tout. Je ne prends pas cette troisième place comme un échec. Bien au contraire, c’est honorant de glaner une médaille olympique.

Ce n’est pas simple d’être médaillé aux Jeux olympiques. Et puis, le fait de ne pas avoir gagné l’or m’a permis de recentrer et d’apprendre pour l’avenir.

? Vous avez un physique imposant, taillé pour le judo, mais au départ vous n’étiez pas prédestiné pour une carrière dans cette discipline.

Effectivement, étant jeune, je pratiquais plusieurs sports, comme le judo, le football, le squash ou encore le golf. A un moment donné, il fallait faire un choix. J’avais une proposition pour une détection en football et une autre pour une carrière dans le judo. En pesant le pour et le contre, j’ai, avec raison, opté pour le judo.

? Vous étiez aussi bon footballeur donc. A l’approche de la Coupe du monde, je ne peux que vous demander quel regard jetez-vous sur cette compétition ?

Comme à chaque coupe du monde, c’est la grande fête du sport. Jusqu’à présent, c’est difficile de se faire une idée qui sera champion.

Les grandes nations du football sont en grande préparation pour être au mieux pour ce tournoi.

Ce sera un beau tournoi.

Propos recueillis par Didier PRAGASSA