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Tension dans les pays arabes : Accrochages à Bahrein et tension au Yémen et en Libye
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Tension dans les pays arabes : Accrochages à Bahrein et tension au Yémen et en Libye
Les forces de sécurité de Bahreïn ont tiré vendredi sur des manifestants et en ont blessé plus de vingt selon un ex-député, tandis que des accrochages éclataient au Yémen et que l''''armée libyenne se déployait à Benghazi après de violents affrontements.
Au moment où des millions d''Egyptiens fêtaient la "révolution du Nil" qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak il y a tout juste une semaine, des manifestants inspirés par leur succès étaient engagés dans des luttes de plus en plus violentes avec leurs gouvernants autoritaires dans d''autres pays arabes.
A Bahreïn, des dissidents ont été pris pour cibles à Manama près de la place de la Perle, a dit l''ancien député chiite Sayed Hadi, membre du bloc d''opposition chiite Wefak qui a démissionné du Parlement jeudi.
"Nous pensons que c''était l''armée", a déclaré Hadi en faisant état d''au moins 23 blessés. Jeudi, quatre manifestants avaient été tués et 231 autres blessés par la police anti-émeute venue disperser des militants qui campaient sur cette place.
Les tirs de vendredi intervenaient lors d''une journée de deuil durant laquelle des milliers de chiites ont enterré quatre des leurs tués place de la Perle. Ils coïncidaient aussi avec un appel au calme et au dialogue lancé à la télévision nationale par le prince héritier, le cheikh Salman Hamad al Khalifa.
Un autre ex-député du Wefak, Djalal Firooz, a dit que les manifestants rendaient hommage à un contestataire tué cette semaine lorsque la police anti-émeute les avait attaqués au moyen de gaz lacrymogènes.
Les dissidents se sont ensuite dirigés vers la place de la Perle, où des militaires qui y avaient pris la relève de la police jeudi ont tiré sur eux, a ajouté Firooz. La police n''a fait aucun commentaire pour le moment.
Bahreïn est un proche allié de l''Arabie saoudite et des Etats-Unis. Manama est le port d''attache de la Ve flotte de l''US Navy qui marque la présence américaine au Moyen-Orient et en Asie centrale, Irak et Afghanistan compris.
Au Yémen, quatre personnes au moins ont été tuées et des dizaines d''autres blessées lors d''accrochages dans plusieurs villes entre les forces de sécurité et des manifestants qui réclamaient la fin du régime du président Ali Abdallah Saleh.
Selon la chaîne de télévision panarabe Al Djazira, trois protestataires ont été tués et des dizaines d''autres blessés au cours d''une fusillade à Aden, dans le sud du pays.
Des dizaines de milliers d''opposants se sont aussi rassemblés dans la ville de Taïz, à 200 km au sud de la capitale, Sanaa. Un homme y a été tué et sept autres personnes ont été blessées par une grenade lancée d''une voiture contre un rassemblement de l''opposition, ont rapporté des témoins.
Le dirigeant yéménite, âgé de 68 ans et installé au pouvoir depuis 32 ans, a promis de ne pas se représenter à l''expiration de son mandat actuel, en 2013, et de ne pas chercher non plus à transmettre le pouvoir à son fils.
Saleh doit aussi faire face à des activistes d''Al Qaïda, désamorcer une révolte séparatiste dans le Sud et préserver une trêve précaire avec les rebelles chiites du Nord.
En Libye, le régime du dirigeant Mouammar Kadhafi a riposté avec force à des manifestations de rue sans précédent, en particulier dans la province rétive de Cyrénaïque.
L''ONG internationale Human Rights Watch a fait état vendredi d''au moins 24 morts ces dernières 48 heures, mais les organisations d''opposition et d''exilés avancent des bilans beaucoup plus lourds, pour le moment invérifiables.
A Benghazi, deuxième ville du pays située à l''est du golfe de Syrte, des milliers de Libyens ont manifesté jeudi soir au terme d''une "journée de colère" visant à protester contre la mort de manifestants tombés depuis la veille sous les balles des forces de sécurité.
Celles-ci ont ouvert le feu à balles réelles durant la nuit, tuant 14 autres manifestants selon Kourina, journal local proche d''un des fils du colonel Kadhafi.
L''armée s''est déployée vendredi à Benghazi, où les jeunes qui s''insurgent contre Kadhafi, au pouvoir depuis 41 ans, s''inspirent ouvertement des mouvements de Tunisie et d''Egypte.
A Genève, deux groupes d''exilés libyens ont annoncé que la ville d''Al Baïda, à 200 km au nord-est de Benghazi, était tombée "aux mains du peuple" après le ralliement d''une partie de ses policiers au soulèvement populaire.
Mais ces deux groupes, citant leurs contacts sur place, ont précisé ultérieurement que les milices paramilitaires du régime avaient reçu des renforts. Epaulées par des chars, elles s''efforcent de reprendre le contrôle d''Al Baïda aux émeutiers.
Les exilés font état de 35 morts et de centaines de blessés dans cette ville. Ces informations n''ont pas pu être vérifiées de source indépendante. Un habitant d''Al Baïda contacté par Reuters a confirmé qu''il y avait eu la veille un "massacre".
Vendredi matin, le colonel Kadhafi, recordman africain de la longévité au pouvoir, est apparu brièvement sur la place Verte de Tripoli en voiture au milieu de centaines de ses partisans. Il n''a pas pris la parole.
En Egypte, une "marche de la victoire" organisée pour fêter l''éviction de Moubarak il y a une semaine a rappelé le pouvoir de la rue aux nouveaux dirigeants militaires du pays, même si elle constituait aussi un hommage aux 365 personnes en dix-huit jours de soulèvement populaire.
Reuters
 
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