«Lapolis pa pou kapav fer naryen. Mo ena koneksyon… » C’est la menace qu’aurait lancée Anuradha Devi Bangalleea, 37 ans, à l’encontre d’un homme d’affaires de 29 ans. Et, elle aurait même commandité son agression, soutient ce dernier.

Anuradha Devi Bangalleea, une habitante de Kalimaye Road, à Triolet, a été présentée au tribunal de Pamplemousses, hier matin. Elle a recouvré la liberté conditionnelle après avoir fourni une caution de Rs 5 000. Elle est provisoirement accusée d’avoir donné des instructions en vue de commettre un crime.

La trentenaire nie les allégations faites à son encontre. L’homme d’affaires, qui habite également Triolet, affi rme qu’il était en voiture, dimanche soir, vers 21 h 30, lorsque quatre « bouncers » lui auraient barré la route, à Solitude. Armés de sabres et d’un revolver, ils l’auraient obligé à descendre de son véhicule. Là, les malfrats se seraient mis à fouiller le coffre et l’habitacle, qu’ils ont mis sens dessus dessous.

A un moment donné, l’un d’entre eux lui aurait remis un téléphone cellulaire, a expliqué la présumée victime aux enquêteurs. Au bout du fil : une voix féminine, qu’il aurait identifiée comme étant celle d’Anuradha Devi Bangalleea, avec qui il dit avoir des liens de parenté. « La voix » lui aurait lancé un ultimatum, lui disant qu’il avait jusqu’au lendemain pour lui remettre « le contrat pour le terrain et le chèque » … Au cas contraire, les malfrats « le tueraient et feraient disparaître son corps » . Le soir même, l’homme d’affaires se rend au poste de police de Triolet pour porter plainte. La Criminal Investigation Division ( CID) de Trou- aux- Biches est saisie de l’affaire et procède, dans le courant de la journée de jeudi, à l’arrestation d’Anuradha Devi Bangalleea.

Peu après, la présumée victime est convoquée dans les locaux de la CID pour une parade d’identifi cation.

L’homme d’affaires montre du doigt Anuradha Devi Bangalleea. Aux enquêteurs, il relate l’affaire, qui, selon lui, serait à l’origine de son agression… La présumée victime explique que son business a trait à l’artisanat, la décoration intérieure, l’importation de meubles et de peintures en provenance de Bali, notamment.

Elle compte également, dit- elle, ouvrir un magasin hors taxe dédié à la vente de produits cosmétiques. En début d’année, en partenariat avec des associés singapouriens et balinais, elle s’est lancée dans un projet visant à construire un hôtel à Goa, en Inde.

Comme l’époux d’Anuradha Bangalleea effectuait souvent des déplacements vers la Grande péninsule, le jeune homme lui aurait remis Rs 40 millions pour l’achat d’un terrain d’une superficie de six hectares en son nom, et sur lequel l’hôtel en question devait être érigé. Pendant huit mois, l’homme d’affaires dit avoir confié d’importantes sommes d’argent à l’époux d’Anuradha Bangalleea. Il faisait confiance à cet homme, car il lui aurait montré plusieurs contrats portant le nom de ministres, qui lui auraient confié de l’argent pour qu’il leur achète des terrains en Inde, précise- t- il.

Mais, au mois d’août, lorsque l’époux d’Anuradha Bangalleea lui remet le contrat de la terre, il flaire le coup fourré. Ses soupçons se confirment lorsque, après vérification, son homme de loi émet à son tour des doutes quant à l’authenticité du document.

Fou de rage, il somme alors l’époux d’Anuradha Bangalleea de lui rendre son argent. Ce dernier, par l’entremise de son homme de main, lui fait alors dire que « mo pou donn twa Rs 40 millions » . Mais, le plaignant exige Rs 95 millions.

L’époux d’Anuradha Bangalleea lui fait alors parvenir un chèque de ce montant. Nullement satisfait, l’homme d’affaires dit craindre qu’après le faux document, le chèque ne soit en bois… Dans sa déposition, la présumée victime soutient que l’époux d’Anuradha Bangalleea lui aurait également envoyé un sms menaçant, le jeudi 4 octobre : « Pans byen kisanla to pe gagn zafer. Si mo gagn kit problem mo aksepte fer prizon. Me… » Les hommes de l’inspecteur Jainaindra Kumar Seegoolam, chargés de mener l’enquête, interrogeront bientôt l’époux d’Anuradha Bangalleea. Ils attendent, pour cela, qu’il rentre au pays…