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Théâtre - Le prénom : Les coulisses du baptême

16 août 2013, 16:14

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Théâtre - Le prénom : Les coulisses du baptême
C’est en milieu industriel qu’ont lieu les répétitions de «Le prénom», mis en scène par Denis-Claude Koenig. La pièce est à l’affiche au théâtre Serge Constantin à partir du 29 août.
 
Débrouillardise puissance dix. Arpenter les coulisses de Le prénom, c’est déjà assister à un spectacle. Si certains répètent dans leur garage, nous avons là rendez-vous dans un immense hangar tout ce qu’il y a de plus industriel, à Bambous.
 
Dans une odeur de «thinner» et pas mal de poussière, des rangées de fûts ainsi que de rouleaux de «waterproofing» font office de public. En guise de scène, une plateforme – mezzanine serait un bien grand mot – fixée à des poteaux. On y accède par un escalier étroit, après avoir marché dans la pénombre et manqué de trébucher sur des débris.
 
Mais qu’on ne s’y trompe pas : dans cette atmosphère, la troupe des Lurons du théâtre, du metteur en scène Denis-Claude Koenig, ne se laisse pas distraire. S’il s’agit d’une équipe rodée, ayant fait ses preuves avec Mauritius en 2011, le metteur en scène y a introduit un élément neuf : le comédien belge David Pion. Il incarne Claude, l’ami d’enfance de Vincent (Fabien de Comarmond), Elizabeth/ Babou (rôle confié à notre collègue Deepa Bhookhun) et Pierre (incarné par Robert Furlong).
 
Claude est le confident de Babou et tous le croient homosexuel. Ses révélations bouleverseront la vie des personnages, y compris celle d’Anna, la femme de Vincent (rôle tenu par Nathalie Ahnee).
 
Arrivé juste un mois avant les représentations, David Pion avait pour seul repère le texte. «Mais le texte, c’est le sommet de l’iceberg», explique-t-il. Professionnel du théâtre depuis 15 ans, il est habitué à un rythme de huit heures par jour, «à ne faire que ça». Il assure aussi des cours au Conservatoire de Fribourg, en Suisse.
 
Energie et bonne humeur 
 
Débarquer au milieu d’un tel groupe, c’est, pour David Pion, s’ajuster à «des comédiens qui ont des journées de dingue. Ils sont plus que courageux. Je suis épaté par leur énergie et leur bonne humeur».
 
Après le travail, Les Lurons répètent à partir de 20 h 30, quatre fois la semaine, jusqu’à minuit passé. «C’est plus moi qui m’adapte. Je ne suis pas là pour donner des leçons», assure le comédien belge. Propos confirmés par Denis-Claude Koenig : «Au départ, j’ai senti une certaine appréhension du groupe. Les autres avaient peut-être un peu peur que David fasse l’étranger ‘fanor’. Mais, c’est comme s’il avait toujours fait partie du groupe.» D’ailleurs, «la première semaine, cela a secoué le cerveau», avoue David Pion.
 
Maurice, une destination de vacances ? Le comédien s’en défend : «C’est vrai, ça a été la première réaction quand on a su où j’allais. Mais j’ai dit : ‘J’y vais en hiver et en plus, je ne suis pas payé.’ Là on m’a dit, ‘Ben, bonne chance alors’.» À son retour, il sera Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux, à Lausanne, en Suisse.
 
Sa rencontre avec Denis- Claude Koenig a lieu en février 2012. David Pion, qui «vient souvent à Maurice», veut développer «un projet culturel» chez nous. Il a eu une compagnie, Altane Théâtre et enseigne la commedia dell’arte – théâtre avec «beaucoup d’improvisation, un grand bac à sable du jeu».
 
David Pion nourrit un «embryon d’école de théâtre. Il y a énormément de talents ici, mais personne qui puisse en vivre». S’il «part de rien, pour professionnaliser», David Pion a commencé par donner des cours à la Black River Dance Academy. «Ça m’a vraiment confirmé que l’envie existe», partage-t-il.
 
*Le prénom sera joué au théâtre Serge Constantin les 29, 30 et 31 août. Reprises du 3 au 7 septembre. Places à Rs 500 en première et Rs 400 en seconde.