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Tirs nourris et vive tension au Yémen, théâtre de manifestations

14 mars 2011, 00:00

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Tirs nourris et vive tension au Yémen, théâtre de manifestations

Des tirs nourris ont retenti lundi à Taïz, au sud de Sanaa, la capitale du Yémen où les soldats sont déployés en force, sur fond de nouvelles manifestations dans le pays pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh.

Le pays le plus pauvre de la péninsule arabique est secoué depuis des semaines par une vague de contestation qui a affaibli l''''emprise du chef de l''Etat, mais celui-ci semble de plus en plus déterminé à en découdre avec les opposants.

Six personnes ont trouvé la mort ce week-end dans des heurts entre manifestants et forces de l''ordre, ce qui porte à plus de 30 le nombre de tués en deux mois de troubles.

"Il y a des tirs nourris ici, on ne peut pas encore savoir s''il y a des victimes", a dit lundi un militant, Bouchra Maktari, joint par téléphone à Taïz, une ville à 200 km au sud de Sanaa où la mobilisation contre le président est forte.

Les Etats-Unis, qui considèrent Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, comme un allié de première importance dans la lutte contre Al Qaïda, ont condamné la violence de la répression et soutiennent le droit de l''opposition à manifester librement.

A Sanaa, des soldats épaulés par des véhicules blindés ont tenté d''encercler et de diviser un secteur où quelque 20.000 manifestants antigouvernementaux campent depuis des semaines.

"Nous nous attendons à être attaqués d''une minute à l''autre, mais on ne partira pas avant la chute de ce régime", a déclaré un manifestant, Taha Kaïed. Autour de lui, la foule criait: "Dehors assassin."

Grève générale

Plusieurs alliés de Saleh ont rejoint les rangs de la contestation, alimentée par la corruption et le chômage dans un pays où 40% de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

Dans le Sud, des milliers de personnes selon les habitants ont défilé à al Haouta, chef-lieu de la province de Lahej.

"Al Haouta est paralysée. L''opposition a appelé à une grève générale pour protester contre la répression des manifestants", a expliqué par téléphone un habitant. Tous les marchés sont fermés et les forces de sécurité sont déployées à travers la ville, a-t-il ajouté.

Plus de 10.000 personnes manifestaient également dans la province méridionale de Dalea, où la police affronte régulièrement des groupes armés sécessionnistes.

Les soulèvements populaires en Tunisie et en Égypte ont déclenché la dernière vague de contestation au Yémen mais le pays devait déjà faire face à une sécession dans le Sud et une rébellion chiite dans le Nord, près de la frontière avec l''Arabie saoudite.

Saleh a proposé de partir au terme normal de son mandat, en 2013, mais il a plusieurs fois exclu de céder aux demandes des manifestants qui réclament sa démission immédiate.

(Source : Reuters)