Localisé à Toamasina après avoir levé l’ancre à Mahajanga il y a six mois, un bateau baptisé «Sirène» a pris le large à toute vapeur. Il est recherché par le tribunal, avec un autre navire.

Coup de force au port de Toa­masina mercredi après-midi. Immobilisé sur ordonnance du tribunal, un bateau battant pavillon malgache, baptisé Sirène, a pris la fuite. Une source auprès de l’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF) confirme qu’il a levé l’ancresans qu’une autorisation lui ait été délivrée. Les autorités maritimes ont lancé la poursuite, mais le «Sirène» a toutefois réussi à les semer. Voguant dernièrement sur l’océan Indien, le navire demeure jusqu’alors introuvable. 

Ce bâtiment fugitif appartient à une société de transport maritime, dénommée Sirène, sise à Mahajanga. Arraché à cette compagnie depuis le mois d’octobre, d’après les autorités portuaires, il aurait été depuis entre les mains d’une tierce personne, avec un deuxième bateau, arborant le nom de «Sirène II».

Au départ, les deux navires auraient été affrétés pour une durée de quelques mois par le groupe de personnes montré du doigt. L’armateur aurait de ce fait demandé à ce qu’un contrat de location soit établi.

Pour se dérober à l’obligation de payer les frais de location, les individus cloués au pilori auraient prétexté agir au nom de l’État malgache, dans le cadre d’une mission de financement d’élection présidentielle. Dans la foulée, les deux bateaux ont été emmenés vers des destinations, inconnues de l’armateur.

Repérés sur le littoral nord-est, au large du cap Masoala, plaque tournante des trafics de bois de rose, les deux bâtiments n’auraient pourtant rien rapporté aux propriétaires. De source émanant des forces de gendarmerie, ils effectuaient des liaisons entre Toamasina, Mananara-Nord, Maroantsetra, Vohémar et Sambava, en passant par Antalaha. 

Alors que les deux «Sirènes» risquaient à tout moment de sortir des eaux territoriales malgaches, l’armateur s’en serait remis au tribunal. Ayant décélé des subterfuges, le tribunal de commerce de Mahajanga a promulgué, début mars, une ordonnance transférant au port de la ville de fleurs les deux navires, quel que soit le lieu où ils se trouvent, pour qu’ils soient immobilisés. Alors que la  «Sirène» a réussi à se glisser à travers les mailles du filet, sa jumelle, la «Sirène II», aurait été aperçue à Nosy Be Hell-Ville.