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Tony Parker : « Si je suis meilleur, c’est un concours de circonstances »
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Tony Parker : « Si je suis meilleur, c’est un concours de circonstances »
L’âge et l’expérience réussissent plutôt bien au meneur de jeu des San Antonio Spurs. A presque 27 ans, pour sa neuvième saison en NBA, « TP » réalise actuellement des miracles sur les parquets nord-américains. Plus de vingt points et près de sept passes décisives par match. Et pourtant, il assure n’y être presque pour rien.
Vos statistiques suggèrent que vous effectuez peut-être la meilleure saison de votre carrière. Vous confirmez ?
On le dit, c’est vrai. Et mes stats sont excellentes (20,6 points et 6,8 passes décisives par match). Je continue à progresser, offensivement, défensivement et dans mon rôle de meneur, de leader. Mais je ne sais pas trop pourquoi. Et je ne me pose pas vraiment la question. Le but est de progresser, d’aller de l’avant. J’y arrive, donc tout roule. Mais si je suis meilleur, c’est aussi un concours de circonstances. Les blessures de certains joueurs des San Antonio Spurs, dont Manu Ginobili, m’obligent à prendre plus de responsabilités, à me montrer plus agressif sur le terrain. Donc je marque plus. Mais mes statistiques personnelles ont une importance toute relative. L’objectif reste la victoire de l’équipe.
Mais vous avez battu votre record de points, en novembre dernier, en totalisant 55 points lors du match remporté par San Antonio contre Minnesota. Que se passe-t-il un soir comme celui-là, où tout fonctionne comme dans un rêve ?
Encore une fois, il s’agit d’un concours de circonstances. Un joueur majeur de l’équipe est absent, donc je me retrouve avec la tâche de marquer à sa place, d’assurer le boulot. Mon agressivité est à son maximum. Je suis chaud. Et tout se met à rentrer. Une forme d’euphorie, comme un état second.
Vous avez aussi été blessé, en début d’année, absent des terrains pendant plusieurs semaines. Dans un univers aussi professionnalisé que le basket américain, comment vit-on une période de blessure ?
En première classe. Le club s’occupe de tout. Et il le fait avec les moyens qu’il faut pour en finir au plus vite et rejouer. Massage, ultrasons, piscine de récupération… Le staff médical ne laisse rien au hasard. Tout le monde est aux petits soins avec vous.
Comment s’entraîne-t-on en NBA, dans un championnat où les équipes disputent 82 matchs entre octobre et avril ?
Avant la reprise du championnat, beaucoup. Deux entraînements par jour, souvent très intenses, très physiques aussi, pour remettre tout le monde en forme et retrouver le rythme. De la course, de la musculation… Une fois que la saison est commencée, l’entraînement se fait moins régulier. Il se réduit à de l’entretien, des séances d’une quarantaine de minutes. Très léger. Nous jouons effectivement 82 matchs en saison régulière, plus les play-offs et les éventuelles finales. Avec un tel programme, il est difficile de beaucoup s’entraîner.
Vous êtes l’ambassadeur d’une opération initiée par l’un de vos partenaires, le Challenge Nike +, mettant aux prises hommes et femmes en course à pied. Vous-même, vous courez ?
Pour mon seul plaisir, pas vraiment. Je cours déjà assez comme ça au basket. La course à pied occupe une grande place dans l’entraînement du début de saison. Sur la piste, sur la route. Du footing, du fractionné. En vacances, je dois dire que courir n’est pas ma priorité.
Quel est votre quotidien, aux Etats-Unis ?
Pendant la saison, tout est très organisé, presque minuté. Entraînement le matin, puis massage et repos. Si nous jouons à domicile, départ pour la salle en fin d’après-midi pour le match du soir. Si nous sommes en déplacement, voyage vers la ville de notre adversaire, puis avion le lendemain pour la rencontre suivante. Et ainsi de suite. C’est un rythme à trouver, on en prend vite l’habitude.
Il vous reste du temps pour penser à autre chose qu’au basket ?
En saison, non. Mais nous ne sommes pas censés faire autre chose que du basket. C’est un boulot. Et le but est d’être le plus performant possible. On se doit donc de rester concentré sur le basket, sans jamais se disperser.
Malgré l’éloignement et un rythme de rencontres très intense, vous restez très attaché à l’équipe de France. Pourquoi vous tient-elle à cœur ?
J’y suis attaché depuis l’époque des juniors. Nous étions une bande copains. Et nous avons remporté la médaille d’or au championnat d’Europe en 2000. J’ai gardé des souvenirs inoubliables de cette aventure. J’ai envie d’en revivre avec le seniors. Nous avons eu un avant-goût en 2005, avec la troisième place à l’Euro. Mais je veux gagner un titre un jour ou l’autre.
Vous avez quitté la France en 2001, les rares matchs des San Antonio Spurs visibles en France passent sur Canal +, souvent au milieu de la nuit. Et pourtant, votre notoriété ne cesse d’augmenter dans le public français ? Cela vous surprend ?
Un peu, oui, mais je ne saurais pas l’expliquer. Je pense que vous, les médias, y êtes pour beaucoup. Et puis, j’ai l’impression que les amateurs de basket sont plus nombreux qu’on pourrait le croire. Et beaucoup se lèvent la nuit pour regarder les matchs de NBA. De mon côté, j’essaye de jouer le jeu, en portant le maillot national, en me montrant le plus souvent possible et en représentant la France le mieux possible aux Etats-Unis.
Vous avez déclaré avoir voté pour Barack Obama. Son élection va-t-elle changer pour toujours le pays ?
En soi, elle constitue déjà un immense bond en avant. Quand je suis arrivé aux Etats-Unis, en 2001, un tel évènement semblait impossible. Et il l’était encore 2 ou 3 ans avant les élections. Maintenant, il faut que les choses continuent à bouger, à évoluer dans le bon sens. C’est le but, la raison d’être de sa présence à la Maison Blanche.
Plusieurs affaires de racisme ont agité récemment le foot français. Qu’en est-il dans le sport américain ?
Nous n’avons rien de pareil en NBA. Je n’ai jamais vu le moindre signe de racisme. Et je n’en ai donc jamais été victime. A mes yeux, le racisme n’existe pas dans le basket américain.
Propos recueillis par Alain MERCIER pour www.lexpress.mu
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