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Trafic de drogue à Mayotte : une enquête en forme de “déni de justice”
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Trafic de drogue à Mayotte : une enquête en forme de “déni de justice”
Les avocats de la défense et de la partie civile dans le dossier sur un trafic de drogue et la mort de la jeune Roukia, 18 ans, dans lequel deux gendarmes et un policier de Mayotte sont poursuivis, ont dénoncé la demande de dépaysement de l’enquête qu’ils qualifient de “déni de justice”.
Dans une déclaration commune, ils soulignent qu’un dessaisissement du juge d’instruction de Mayotte au profit d’une autre juridiction “aura pour effet de provoquer une inégalité et une discrimination devant la justice entre (leurs) clients, sans revenus, et les gendarmes eux aussi mis en examen dans cette affaire”.
Début août, Denis Robert-Charrerau, le procureur général de la cour d’appel de Saint-Denis, a indiqué qu’il allait demander à la Cour de cassation la délocalisation de l’enquête à La Réunion. Une demande qui, selon les quatre avocats cosignataires, “sonne comme un déni de justice inacceptable”. Ces derniers demandent au contraire “l’élargissement de la mission du juge d’instruction de Mayotte pour continuer ses investigations sur les faits nouveaux apparus à l’occasion de son instruction”.
Les deux gendarmes et le policier impliqués dans cette affaire sont membres du Groupe d’intervention régional (GIR). Ils ont été mis en examen le 27 juillet dernier, soupçonnés d’avoir organisé un trafic de drogue en provenance des Comores voisines et d’avoir donné cette drogue à des “indicateurs” comoriens en situation irrégulière afin de les rémunérer avec le produit de la vente. Ce serait cette drogue qui aurait tué la jeune Roukia, victime d’une overdose le 15 janvier dernier.
Au cours d’une conférence de presse, les avocats mahorais ont indiqué lundi, qu’en cas de dépaysement, ils saisiront la Cour européenne de justice pour que cette affaire soit jugée à Mayotte. Me Mansour Kamardine, l’avocat de la famille de Roukia, a en outre déclaré qu’il saisissait le président de la République pour “dénoncer les intrusions inacceptables du général en charge de la gendarmerie d’outre-mer” dans ce dossier. Outre Me Kamardine, la déclaration commune est signée par les avocats de la défense Said Larifou (photo), Nadjim Ahamada et Catherine Preaubert.
Source : Le Journal de l’île de la Réunion, 16 août 2011.
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