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Trafic d’enfants : pas de liberté conditionnelle pour trois femmes accusées

22 juillet 2013, 15:35

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Trafic d’enfants : pas de liberté conditionnelle pour trois femmes accusées

Les trois femmes arrêtées durant le week-end dans le cadre d’une enquête sur un réseau de trafic d’enfants restent en détention. La police a objecté à leur libération provisoire au motif que les investigations se poursuivent.

 

Les trois habitantes de Cité-La-Cure, arrêtées durant le week-end, ont été présentées devant le tribunal de Port-Louis, lundi 22 juillet.  Marie Ivy, 34 ans, Christiane Momus, 29 ans, et Marie Joanna Louis, 25 ans, sont accusées de trafic d’enfants. La Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord a objecté à leur libération provisoire arguant que c’est une enquête de longue haleine qui vient de démarrer sur un réseau bien installé.


Dans cette affaire, une fille de 15 ans, forcée à la prostitution, depuis deux ans, a été placée sous la protection de la Child Development Unit (CDU). Sa mère fait partie des suspectes qui ont été arrêtées.


L’enquête est menée sous la supervision du surintendant de police Delawarally, par la CID Port-Louis Nord, la Brigade des mineurs et la Criminal Investigation Unit.  Les informations recueillies durant les premières investigations indiquent que des clients locaux et étrangers avaient accès à ce réseau dont les bases d’opération sont Cité la Cure et Mon Choisy.

  
Ce réseau de prostitution, basé depuis quelques années dans la région de Mon-Choisy, impliquerait notamment des mineures et des touristes. Ces derniers paieraient entre Rs 2 000 et Rs 3 000 pour avoir des relations
sexuelles avec une mineure. D’autres arrestations sont à prévoir. Selon une source proche de l’enquête, le propriétaire d’un restaurant à Mon-Choisy, incriminé par l’adolescente, serait de mèche avec les accusées.


Selon les enquêteurs, la maman de l’adolescente, âgée de 34 ans, arrêtée samedi, était bel et bien au courant des activités de sa fille. L’adolescente a été examinée par un médecin légiste et selon une source policière, elle
serait sexuellement active.

Dans sa version à la police, l’adolescente aurait incriminé les deux amies de sa mère comme étant celles qui la «vendaient» à des touristes notamment, depuis 2011. Selon elle, c’est Marie Joanna Louis, employée dans un restaurant à Port-Louis, qui la conduisait dans un restaurant à Mon-Choisy pour l’obliger à se prostituer avec des clients étrangers.


Selon sa version, Marie Joanna Louis paierait également la somme de Rs 500 au propriétaire des lieux à chaque fois pour que leurs activités  sexuelles puissent s’y dérouler en toute quiétude.


Et de ses recettes, la mineure devait remettre la somme de Rs 500 sur chaque client à Marie Joanna Louis et à Christiane Mormus la plupart du temps. Les enquêteurs auraient des renseignements à l’effet que ces «mères poules» obligeraient d’autres jeunes filles à se prostituer.


À crownland à cité La Cure, cette affaire ne surprend personne et rend agressifs les proches de Christiane Mormus que certains nomment «madam van zenfan la».


L’adolescente s’y rendait souvent puisque son père, séparé de sa mère, y habite. Elle fréquentait surtout Marie Joanna Louis qui venait souvent chez elle par amitié pour sa mère. Les deux femmes travaillaient ensemble dans un restaurant à un moment donné. D’après une source proche de  l’enquête, il se pourrait qu’elle ait poussé d’autres jeunes filles à la prostitution en se servant de ses contacts dans des restaurants.


Mais sa famille la défend bec et ongles. «Elle rentre par le transport de son travail vers 21 heures. Elle est timide !» riposte son frère. L’adolescente, elle-même, a commencé à donner du fil à retordre à sa famille alors
qu’elle était en Standard VI. «Elle fuguait tout le temps», soupire sa tante.