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Traitement de compost : le projet Fer-Rich permet d’économiser quelque Rs 200 millions

26 janvier 2012, 00:00

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Traitement de compost : le projet Fer-Rich permet d’économiser quelque Rs 200 millions

Rs 525 la tonne. C’est le prix que coûte au gouvernement la prise en charge des déchets quotidiens à Maurice. La société SWR Ltd, basée à St-Martin, a présenté ce mercredi 25 janvier son nouveau projet baptisé Fer-Rich. Une méthode qui permet la transformation des ordures en compost.

Economique et écologique, cette technologie permet d’accélérer considérablement le processus de compostage et de faire économiser près de Rs 200 millions chaque année au gouvernement mauricien.

La quantité de déchets solides urbains générés chaque jour à l’île Maurice est d’environ 1 200 tonnes, soit 400 000 tonnes par an. L’unique système d’évacuation des déchets de l’île est la station d’enfouissement de Mare-Chicose qui est actuellement confrontée à de nombreux problèmes tels que la saturation du site, l’augmentation du coût de transfert des déchets et les mauvaises odeurs.

La Solid Waste Recycling Limited (SWRL) a donc décidé de miser sur le compost. Elle a signé un accord en 2009 avec la société indienne Excel, pionnière et leader sur l’activité de compostage de déchets municipaux dans la Grande péninsule.

« Notre usine est la première à opérer à l’étranger », se félicite Patrick Maurel, Chief Executive Officer de SWRL. Il explique que la société a fait le tour du monde avant de choisir la technologie d’Exel Industries.

Comment ça marche ? Le principe est simple. Les déchets collectés et non triés sont acheminés vers SWRL à la Chaumière et déchargés sur une plate-forme en béton. On inocule à l’ensemble de la bioculum, une bactérie naturelle qui va augmenter la température des déchets pour atteindre 70°C et permettre de tuer les agents pathogènes. Après 4 à 6 semaines et trois étapes de triage, les déchets organiques sont transformés en compost naturel et vendus sous la marque de Fer-Rich.

Romeela Mohee, professeur à l’Université de Maurice, travaille depuis 22 ans sur la technologie du compostage. Selon ses études, il ressort que 80 % des déchets sont biodégradables à Maurice. Elle a participé aux tests sur la stabilité et l’enrichissement du compost de la marque Fer-Rich, qui est « un très bon produit qui rendra service à la Terre », selon elle.

La société SWRL traite environ 25 % des déchets mauriciens, provenant principalement des villes de Quatre-Bornes, Rose-Hill et Beau-Bassin. Depuis son ouverture en novembre 2011, SWRL transforme chaque jour 300 tonnes de déchets solides municipaux en 50 tonnes de compost.

Le succès de SWRL est indéniable. Avec un investissement de plus de 450 millions de roupies, ce centre est le premier en son genre dans l’océan Indien et va sur le long terme atténuer le problème de la gestion des déchets à Maurice. « Actuellement, la demande est tellement forte que nous n’arrivons pas à satisfaire tous les clients. On a déjà des demandes pour d’autres pays d’Afrique », explique Selven Rungasamy, General Manager de SWRL.

Le gouvernement a alloué à la société quelque 90 000 tonnes de déchets supplémentaires par an, obligeant le développement des moyens de production du compost. SWRL devrait se doter en juin 2012 d’une nouvelle plate-forme de 6 000m2 et d’un convoyeur de 60 mètres de long.

Mais la consécration ultime, avoue Patrick Maurel, est l''acquisition du certificat MS 124, « un label écolo que Solid Waste Recycling est le premier à obtenir à Maurice ».